Dupond-Moretti, enfin un geste pour la justice

Le Garde des Sceaux a fait un geste. Éric Dupond-Moretti aurait fait trois bras d’honneur à destination d’Olivier Marleix. Trois. Trinité. Une sorte de crucifix d’honneur. Un coup de poignard ministériel. Le ministre n’y est pas allé de main morte. Éric aurait pu se contenter d’un doigt. Mais non. On connaît son tempérament généreux. Espérons que ça ne lui coûtera pas un bras. La première ministre lui aurait fait une remontrance. ( En photo, l’honour elbow du ministre).

À un doigt près

Avec beaucoup d’à propos, Jordan Bardella rappelle qu’Éric Dupond-Moretti s’était déjà discrédité : il a été applaudi lors d’une visite de prison par des détenus qu’il avait défendus lorsqu’il était encore avocat. Sous-entendons «  Comment peut-on être un ministre impartial quand on a défendu des truands ? » À un doigt- d’honneur ?-près, on pourrait penser (mais non, je ne l’ai pas dit) qu’Éric est un truand. Par osmose. Ceci montre qu’il vaut mieux être à un bras qu’à un doigt près. Et qu’Éric manque parfois de doigté.

Ralenti

La captation de cet instant repassé au ralenti aurait permis de déterminer qu’il y a eu en réalité deux bras d’honneur. Les juges, comme au saut à skis, ont pu apprécier à la fois la performance et l’esthétique du geste. Signalons au passage que l’expression «  bras d’honneur » pourrait être mal comprise. Le geste ne conforte aucunement l’honneur de celui qui l’exécute. Il est une atteinte à l’honneur du destinataire, une métaphore gestuelle de la sodomisation. Les voies de la démocratie sont-elles impénétrables ?

La fameuse quenelle

La déplorable « quenelle » de Dieudonné aurait-elle fait des émules ? À ce niveau de fond de casserole, la tambouille politique attache un peu et sent le cramé. Interrogée ce matin sur les zondes, Marine, très en verve, s’est perdue dans des «  Heu, heu, heu…hé, hé »  et a botté vers la réforme des retraites passée sans doute en force  avec le 49-3 et peut-être avec l’article 47… La politique sait faire son cinéma ! Bientôt le 37-2.

Soyons un peu sérieux. Les bras d’honneur d’Éric le viking ne sont que le pendant du coup de boule de Zizou. Non ?