Troppo azzuro

Troppo azzuro

14 octobre 2024 0 Par Paul Rassat

 Troppo azzuro,le film de et avec Filippo Barbagallo lançait les quatre jours que compte cette édition intermédiaire de Objectif Cinéma Italien. En présentant brièvement son film, Filippo Barbagallo citait l’un de ses amis réalisateurs qui le trouve plus français qu’italien. On pourrait le trouver , à l’inverse, plus italien que français. Il porte cet humour très direct mais qui traduit un léger décalage pour le spectateur. Rome, l’Italie sont très présentes par les monuments, les paysages mais jamais de façon trop marquée. Un film français ? Parce que le personnage principal surintellectualise tout et fait penser à nos films psychologiques. Il est hypocondriaque, volontiers parano et ne répond pas aux attentes de ses éventuelles compagnes car il passe son temps à s’interroger.

Un film franco-italien ?

À l’évidence Troppo azzuro était le film idéal pour ouvrir ces quatre jours d’Objectif Cinéma Italien. Il associe parfaitement l’Italie et la France dans une sorte de désordre d’interrogations et d’humour. Une tentative d’interview de Filippo Barbagallo pourrait laisser croire que son personnage lui ressemble, à moins qu’il ne ressemble à son personnage. À la difficulté de compréhension de mots en partie avalés , Fillipo ajoute une particularité : il n’a répondu directement à aucune question. C’est un peu comme si le film qui venait de passer sur l’écran de l’Auditorium Seynod se prolongeait dans la conversation.

De l’importance des ruines

On en retiendra que le personnage principal fait des études d’architecture  alors qu’il est incapable de se construire. Que son amour des ruines serait une excuse pour éviter les problèmes de la vie. Celles-ci, d’ailleurs, vieillissent librement, sans souci de plaire à qui que ce soit. L’une des premières scènes et l’une des dernières montrent ces restes malgré tout majestueux. Le personnage y tourne en rond ; elles sont une métaphore de son incapacité à avancer. D’où ce regard étonnamment amusé de ses propres difficultés qui donne un film touchant dont le principe repose sur des décalages dans le tempo, dans les relations entre les personnages. Rien n’est jamais certain ! Sauf la présence des ruines.