Outil
12 janvier 2025L’outil vient du verbe latin uti, « se servir de, employer ». Jean Yanne parlait de joindre l’outil à l’agréable. Ajoutons qu’un bon ouvrier se doit d’avoir de bons outils. La question du trou de 60 milliards découvert dans le budget de la France au départ de Bruno Le Maire a été longuement débattue, commentée. L’ex ministre a même été entendu par une commission à ce sujet. On a pu lire ici ou là, surtout là, que Bercy ne disposait pas des bons outils pour mesurer la profondeur du trou qui serait ainsi passé sous les radars Depuis, on mettrait au point des radars capables de détecter des mouvements de fond(s).
Qui fabrique les outils ?
Les investigations se seraient donc arrêtées à l’efficacité des outils utilisés par Bercy. Mais s’est –on demandé qui fabrique les outils en question ? Qui les valide et en contrôle l’efficacité et le fonctionnement ? Il semble que la technologie, appuyée désormais par l’intelligence artificielle, automatise tous les mécanismes d’évaluation, de contrôle et de pertinence. Ceci entraîne une déresponsabilisation accrue de tous les dirigeants, élus, directeurs, manageurs.
« Les erreurs sont possibles »
C’est pourquoi, de plus en plus, le client, l’usager, le citoyen est au service de l’administration, du système et non l’inverse. Il aura fallu plus de deux mois, à l’époque de la création de Maprimrenov pour ouvrir un compte. Les bugs informatiques se succédaient et nos interlocuteurs s’en excusaient. Ils servaient de lénifiant, d’huile dans les rouages qui ne fonctionnaient pas. Suivirent des confusions d’adresse mail, d’adresse postale…Nous en sommes à devoir fournir une facture déjà fournie, preuve à l’appui. D’interlocuteur en interlocuteur, nous obtenons enfin une conversation téléphonique avec une jeune femme qui ne s’émeut pas et reconnaît : « Les erreurs sont possibles. » Il y a quelques années, je remarque en passant à la caisse d’un magasin que le prix demandé n’est pas le prix affiché en rayon. Réponse de l’employée : « L’ordinateur ne se trompe jamais. » Qui programme l’ordinateur ?
Même s’il se trompe, l’outil a raison parce que la part laissée à l’humain décroît de plus en plus.