Le menton
19 février 2025« Le menton est le siège du défi. Cela signifie que c’est à cet endroit que se disent nombre de choses de notre rapport aux autres et à la vie, selon la manière dont on le soutient ou on le manipule » Le menton participe à l’ouverture et à la fermeture de la bouche. Du menton à la grande gueule , il n’y aurait qu’une bouchée. Les coups de menton soulignent l’énergie, le volontarisme. Mais à trop vouloir en faire, ce siège de la volonté exprimée, on finit par en rire. « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette. Le premier qui rira aura une tapette ! » Et les écoliers de se fixer du regard en se tenant réciproquement le menton jusqu’au premier sourire et à la tapette.
Du menton au gland
En français, le mot « tapette » peut prêter à confusion. On notera, en dehors de toute idéologie politique, une certaine ressemblance de maintien entre Trump et Mussolini. Le second portait une calotte noire à gland. Le premier semble entretenir avec celui-ci une autre relation.
L’œuf ou la poule ?
La véritable question est toujours celle-ci : le pouvoir fait-il ressembler ceux qui le détiennent à des caricatures ? Ou bien accèdent-ils (ou elles) au pouvoir parce qu’elles sont par essence des caricatures ? L’œuf, la poule, les deux ?
Ceux qui ne se relèvent pas
La représentation du pouvoir est assez ambiguë. Affichant une virilité qui le fait fréquenter des catcheurs, Trump y mêle souvent une gestuelle plus féminine que masculine. Louis XIV, pour le spectateur contemporain, pose problème : perruque en cascade, manteau drapé, chaussures à talons, bas blancs, posture marquant la hanche… Le pouvoir serait-il plus complexe qu’il ne paraît ? On se souvient de la réponse qu’avait faite Poutine à Biden qui le traitait d’assassin : « C’est celui qui le dit qui l’est. » Na ! (avec un coup de menton imperceptible de Poutine). Au fond, on est toujours dans la cour d’école, on joue aux gendarmes et aux voleurs, aux Indiens et aux cowboys ; mais à la fin de la récré beaucoup ne se relèvent pas.