Les piétons écraseurs
2 mai 2025Les piétons écraseurs est un texte d’Alfred Jarry publié dans La revue blanche paru le 1ernovembre 1901, repris dans La Chandelle verte. En voici quelques passages très adaptés, un siècle plus tard, au contexte social actuel. C’est un peu ce qui se vit à Annecy. ( Dessin de Franz Schimpl)
Article I
« …le piéton court moins de risques que le cycliste ou le chauffeur ; il s’expose à une simple chute de sa hauteur et non à une projection hors d’un appareil de vitesse, ni au bris de cet appareil précieux ; donc, jusqu’au jour où cette folie n’aura point cessé, de laisser circuler des gens à pied, non munis d’une autorisation préalable, de plaque indicatrice, frein, grelot, trompe et lanterne, nous aurons à vaincre ce danger public : le piéton écraseur. »
Article II
L’article II du règlement concernant la circulation à pied précise : « Le piéton en âge requis ou dûment autorisé sera…précédé à cinquante pas d’un agent des Ponts et Chaussées, assermenté, agitant un drapeau ou un fanal rouge ; et suivi à la même distance, par un gardien de la paix brandissant avec frénésie un drapeau ou un fanal vert. »
Article III
L’article III mentionne que le piéton en bas âge devra être tenu en laisse. Le dernier article exige qu’une troupe se déplaçant à pied soit « précédée d’une musique de qualité arbitraire mais assez bruyante pour être entendue à cinq cents mètres : chaque individu devra être porteur, en outre, d’un avertisseur à détonation. »
Le contrepied ou contre-pied
L’avantage d’aller à pied est la possibilité de prendre le contrepied ou contre-pied puisque les deux orthographes sont possibles. Le pas de côté de l’humour. Celui-ci fricote avec l’humidité et avec l’humus, la terre. L’humour permet de chasser es humeurs qui, croyait-on, étaient à l’origine des maladies. Puisque d’humus et de terre il est question, relevons que la gastronomie se réclame de plus en plus du terroir mais qu’elle manque considérablement d’humour. Il faudra creuser de ce côté un de ces jours. Et conclure avec Groucho Marx : « Le meilleur moyen d’éviter la chute des cheveux, c’est de faire un pas de côté ».