Politique et judo

Odon Vallet cite François Mitterrand : «  La politique, c’est du judo ». Jean Yanne s’amusait : » La connerie, c’est comme le judo, il faut utiliser la force de l’adversaire. » En politique comme au judo, la plupart des gens pensent qu’il faut déstabiliser l’adversaire ; le faire tomber. C’est ainsi qu’on fait tomber un gouvernement, avec l’idée qu’il doit y avoir un vainqueur et un vaincu. ( Photo : Metz Judo)

Négociation à somme nulle

Vue ainsi, la politique est une compétition de la quelle le pays sort très rarement vainqueur. Elle est une négociation à somme nulle : ce que je gagne, tu le perds. Elle devrait au contraire créer des compromis qui enrichissent toutes les parties et tous les partis ainsi que le pays dans son ensemble.

À jouer à qui perd gagne, à se faire des crocs en jambe dans la cour de récré du Parlement, de l’Élysée et de Matignon et de chaque instance administrative et politique, on perd de vue l’intérêt général. Et tant que l’adversaire chute, on est content de conserver le pouvoir. Dans quel but ?

Cour de récré

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy a traité de « petits pois » les magistrats », pesant maladroitement de tout son poids de président. On peut se réjouir qu’il soit désormais condamné. Ce serait un juste retour de manivelle. Le premier président de la République française condamné à de la prison ! Scandale à droite. Satisfaction à gauche. Chacun y va de son commentaire lié à sa position politique, à ses intérêts personnels, à ses automatismes de pensée. C’est alors qu’on pourrait vraiment réfléchir à ce que sont la politique et la justice. Mais non : la guéguerre continue dans la cour de récré.

La pureté perdue

Au-delà des partis pris, il est dommage de constater que même ce à quoi nous avons encore besoin de croire qu’il est au-dessus des tripatouillages ( et malgré nos doutes de plus en plus marqués) est entaché. Plus aucune pureté ! Les personnes qui nous représentent ne se rendraient pas compte qu’elles représentent aussi les valeurs dont elles se réclament !

Il serait presque touchant de relever la réaction de Nicolas Sarkozy : « « Et s’ils veulent que je dorme en prison, je dormirai en prison ; mais la tête haute ». La situation risque d’être particulièrement inconfortable.

Faire la politique et de la politique

Faire de la politique consiste à faire de petits calculs pour vaincre son adversaire. Faire la politique répond au désir de changer le monde. Malheureusement l’Europe et la France font depuis bien longtemps de la politique. Trump, Poutine et Jinping font la politique, pas forcément dans le meilleur sens de l’expression.

Il paraît que Teddy Riner aurait des envies présidentielles.