Stabilité
29 octobre 2025Le mot stabilité vient du latin stabilis, « ferme, solide, durable, qui tient debout », et du verbe stare, « se tenir debout, être debout, demeurer. Cette stabilité debout symbolise d’une certaine façon l’union du sol et du ciel, du terrestre et du spirituel. Clochers, minarets et autres élévations architecturales en témoignent.
Trop de stabilité, cependant, entraîne la nécrose. Pas assez ? Autant en emporte le vent.
L’âme de la méduse
Dans l’avant-propos de L’âme de la méduse, Jorge Wagensberg cite « cette émotion proustienne, soudaine et profonde, que l’on peut ressentir quand » on revient bien plus tard sur les lieux de son enfance. On y retrouve le code d’un ruisseau, une odeur, une lumière caractéristique… mais tout a changé. Les molécules ne sont plus les mêmes, ni les plantes, ni les libellules. « Qu’est-ce alors qui persiste avec un si fort pouvoir évocateur ? Ce ne sont pas les particules , mais les relations entre elles, leur ordonnancement…C’est une information…La qualité du vivant se maintient, précisément, par le renouvellement…
Deux thèmes sont ici fondamentaux : d’une part le changement, d’autre part le rapport entre le tout et la partie. Le premier se rapporte à la stabilité et à l’évolution, le second à la structure et à la fonction. »
Stabilité et structure politiques
En politique française la stabilité est actuellement bien malmenée. 9 gouvernements en 8 années de présidence, et une dissolution. Effectivement, entre la nécrose et le vent, il faudrait trouver de quoi assurer l’évolution. S’il a une forte connotation scientifique, le mot évolution semble méconnu en politique. On y parle plus volontiers de réforme, de transition. Et quand on veut noyer le poisson de changement de paradigme.
Trois repères
Dans le maelstrom politique français, 3 éléments forment repères. Le président de la République est élu pour un moment encore. Il a été reconduit à la fin de son premier mandat. Mais sera-t-il reconduit hors de l’Élysée avant terme ?
Vient ensuite, dans l’ordre protocolaire, Gérard Larcher, bien attaché à son fauteuil de président du Sénat, qu’il a fait refaire – le fauteuil, pas le Sénat- à grands frais. Par son poids physique autant que politique, Gérard Larcher incarne parfaitement la stabilité politique française.
Yaël Braun-Pivet aussi. En quelque sorte. Elle demeure au perchoir de l’Assemblée malgré les remous. L’expression de son ego la protège des vicissitudes et des courants politiques.
Qu’en conclure ?
Que conclure, sinon que l’évolution de nos cellules, de la nature devrait nous servir de modèle ? Qu’un renouvellement harmonieux s’impose, entre le renfermement sur soi nationaliste et l’ouverture capitaliste à tout berzingue. Entre les générations aussi. Ainsi qu’entre les idées. Garder ses origines de manière originale ?
