Persée jusques au fond du cœur…

Dans un article publié par le site Persée, François Poplin pourfend la légende qu’il nomme «  Le grand saut des chevaux de Solutré ». Il aurait pu écrire « le grand sot », car de bêtise humaine il est question. La pratique de la chasse qu’évoquait Talpa dans un précédent article relève du mythe. C’est ce que pointe une lectrice attentive – il y en a au moins une – . Ceci dit, le mythe nous est indispensable. Comme l’écrit Barthes Roland : « Le mythe prive l’objet dont il parle de toute Histoire. En lui, l’histoire s’évapore…il ne peut venir que de l’éternité… » L’Histoire s’évapore, l’image demeure. Il en est ainsi de la dette de la France, du ruissellement, de la loi du marché, des entreprises qui créent de l’emploi et de la richesse.

La légende de Solutré (François Poplin)

« Une chute traîtresse, le contraire de la chasse dans ce qu’elle peut avoir de loyal, voilà ce que dessinent ses allégations. Elles ne font pas grand honneur aux hommes du Solutréen, nos frères d’il y a 20 000 ans. Ceux-ci montrent, heureusement, par quantité de sites plats comme la main à travers l’Europe, qu’ils étaient à la hauteur de leur grand animal de chasse, avec leurs armes élaborées, sans avoir besoin de précipices. De sorte que le déshonneur de l’histoire est plutôt dans la bouche de qui la profère. Cette chasse crapuleuse rejoint les fantasmagories sur la horde primitive, sur la bestialité dans laquelle on veut parfois envelopper l’homme préhistorique, comme pour se sentir supérieur à lui.

Ainsi s’est constituée la légende du grand saut des chevaux de Solutré, qui, notons-le, a pris naissance à l’époque où a commencé l’hippophagie dans notre pays. Il y a une trop grande coïncidence dans les dates et trop de correspondances entre manger et dire que d’autres mangent le cheval pour que cela n’ait pas joué.

Ne parlons donc pas de mythe préhistorique, récit que l’on tiendrait des hommes préhistoriques, ni même de mythe préhistorien, car les préhistoriens n’y souscrivent pas. C’est une pure légende de notre temps sur la préhistoire. »

Légendes contemporaines

Quelques mythes ou légendes actuels ont été mentionnés au début de ce texte. Ajoutons leur «  se lever tôt pour gagner plus », « libérer les gisements d’emplois », « les premiers de cordée »  qui virent au bondage social . Qui jouit de qui  grâce au mythe ?

Codicille

On nous signale que la Solutricine n’aurait rien à voir avec la Roche de Solutré. Et qu’elle n’est en aucun cas un remède de cheval.