Droits de l’homme
22 novembre 2025Le Monde écrit « Donald Trump a salué les accomplissements « incroyables en matière de droits de l’homme » de son invité. (Mohammed ben Salman). Son hôte est plus que soupçonné d’avoir fait occire puis découper en quartiers le journaliste Jamal Khashoggi. C’est pourquoi une double lecture de la déclaration trumpiste ou trompienne ( trompeuse ?) s’imposerait si le président étatsunien n’avait pas reproché à une journaliste d’incommoder le prince saoudien en évoquant cet « incident ». (Photo © Christophe Rassat)
De la parole au contrat
C’est que, s’il n’est pas un homme de parole, Trump est un homme de contrats. Dans la mesure où ceux-ci lui profitent, la caravane peut passer. Et c’est ainsi que se dessine le destin du monde, qui finit par ressembler à une « carte de géographie », une sorte de pollution personnelle du président des USA.
L’homme n’est pas là où il pense
Nous l’avons déjà rappelé à plusieurs reprises : « L’homme n’est pas là où il pense », déclarait Jacques Lacan. Non seulement l’homme n’est pas là où il pense, mais il n’est pas là non plus où il dit ( parfois sans penser). Ce qu’il dit finit par ne plus avoir de sens, de cohérence qui progresserait harmonieusement. La contradiction fait alors fortune avec le mensonge. On passe d’un contrat à un autre, du contrat social si cher au XVIII° siècle au contrat commercial qui pourrit la politique.
« Mal nommer les choses… »
En matière de langage, la politique nous gâte. La Lybie de Khadafi se nommait « Jamahiriya », état des masses. Du peuple, pourrait-on dire. Les autocraties électorales fleurissent de plus en plus aujourd’hui. Les théocraties présentent un avantage certain pour leurs dirigeants. Vous n’en êtes pas satisfaits ? Plaignez-vous directement auprès de Dieu. L’URSS était l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. Républiques ? Union ? Qu’en pensaient la Hongrie ou la Tchécoslovaquie ? Les États-Unis d’Amérique, dans un beau débordement linguistico-impérialiste se nomment couramment « Amérique ». Et le terme est repris par nombre de journalistes qui commettent aveuglément une confusion.
Restent les juntes militaires avec lesquelles la confusion n’est pas possible. Et puis les monarchies absolues, comme l’Arabie Saoudite, justement. Mais si ces dernières sont adoubées par un postulant au Prix Nobel de la Paix, nous pouvons dormir tranquilles.
