Faux amis

Faux amis

25 décembre 2025 0 Par Paul Rassat

Les faux amis nous induisent en erreur. L’italien «  Non sono andato a sciare perché ero constipato » n’est pas l’expression de problèmes intestinaux. Il signifie : «  Je ne suis pas allé skier parce que j’étais enrhumé. » Les faux amis nous enrhument. Il en va de même du fascisme et du facies . On les croirait volontiers de la même famille. Mais non. Fascisme vient du latin fascis, faisceau, union des forces. Mussolini en fut le créateur moderne.

Face

Face vient du latin facia, portrait, de facies,  « forme extérieure, aspect général, figure, physionomie ». La face est déjà une représentation que certains font entrer dans un type, le facies. Si le visage traduit une personnalité unique, le facies, via la face, est générique. La face revêt une dimension officielle. Il ne faut pas la perdre. C’est pourquoi le regard des fascistes se veut droit, dans une sorte d’héroïsation. Le fascisme refuse l’ambiguïté. Son socle est l’uniformité, le conformisme. D’où le port de l’uniforme .

Devenu facies, le visage devient moyen de contrôle sous la dictature fasciste. Celle-ci réduit à l’unique et bannit les oxymores. «  Je ne veux voir qu’une seule tête ! » Cette emprise politique réduit la pensée à l’état de figures qui rejoignent la dénonciation qu’en fait métaphoriquement Miyazaki dans Le garçon et le héron.

Usage de faux

Les États-Uniens d’Amérique se révèlent finalement de faux amis de l’Europe…d’où beaucoup sont issus. Faux amis, complexe d’ Œdipe ?  Eux-mêmes furent tentés par le fascisme dont certaines racines repoussent régulièrement. Le plus marquant dans cette « histoire » est que les libertariens revendiquent la liberté d’expression la plus totale et en profitent pour museler leurs contradicteurs.

On pourrait douter de la dimension fasciste de Trump. Pas d’uniforme apparent, une sacrée décontraction, jusqu’à la désinhibition extrême. Mais quelle mise en scène du pouvoir !

Qu’en conclure ? Qu’il faut se méfier de ses amis. Et qu’il vaut mieux regarder le visage de ses interlocuteurs que la réalité en face.