Amour
22 mai 2024« Quand on n’a que l’amour
À s’offrir en partage…
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs… »
Chantait Jacques Brel
( Le dessin est de Franz Schimpl)
Amour-haine
Le monde tourne de plus en plus vite. À la manière de l’allumeur de réverbères de Saint-Exupéry, on allume, on éteint de plus en plus vite. Nous devenons hors sol, alors il nous faut un chez nous. Certains le crient : « On est chez nous ! » C’est tout ce qu’ils croient leur rester. Les capitaux leur passent sous le nez, ils récupèrent quelques gouttes du ruissellement. Comment avoir, dans ces conditions le sentiment d’exister ? En rejetant les autres afin de croire qu’ils sont chez eux. À partager le rejet et parfois la haine, il arrive de croire que l’on partage de l’amour.
Suicide ?
Certaines personnes se suicident par angoisse de l’avenir. Par anxiété. Les théories du complot prospèrent sur cette même angoisse. Il faut en réduire les effets en adhérant à des théories qui expliqueraient tout. Résultat ? La coucourde ne surchauffe plus mais on devient des pantins facilement manipulables par les sectes, par les partis extrêmistes. Le recours aux extrêmismes religieux ou politiques relève d’une forme de suicide. Vivre plus intensément en supprimant ce qui pourrait nous contrarier en apparence mais contribuerait peut-être à nous enrichir humainement, comment appeler ceci ? L’amour de soi-même poussé à l’extrême par défaut d’ouverture d’esprit ?
Marchands d’angoisse
Nos dirigeants ressemblent de plus en plus à des marchands d’angoisse dont le pouvoir s’asseoit sur la faculté de nous faire éprouver de l’angoisse, de la frustration, notre propre incompétence. On se souvient des « salariées illettrées » que pointait Macron ministre. De la facilité à trouver du travail en traversant la rue. Que dire des irresponsables politiques stigmatisant ces Gaulois réfractaires à la réforme ? De la dette ? De l’étiquette d’assistés ? Des familles qui achètent des écrans plats avec l’aide scolaire ? Combien se sentent méprisés par de tels discours ? Écartés du monde de paillettes des quartiers riches, de l’univers que fait miroiter la publicité ? Après avoir tout essayé, la droite, la gauche, le centre, pourquoi pas l’extrême quand on se sent aux dernières extrêmités ? Plus rien à perdre ! Orchestre sur le pont du Titanic.