Association d’idées

L’association d’idées est plus souvent fructueuse que celle de malfaiteurs. On voit que Nicolas Sarkozy est accusé d’association de malfaiteurs ; ce qui le mène au moins provisoirement à la prison de la Santé. Le mot association vient de ad et sociare en latin, «  lier, unir, faire compagnon ». En termes contemporains il s’agit de faire société.  Le tout étant de savoir dans quel but. Les malfaiteurs font mal, font le mal, sont malhonnêtes. Si l’on considère que l’union fait la force, des malfaiteurs réunis sont encore plus malhonnêtes.

Ouverture

Qu’en est-il de l’association d’idées ? Elle est une ouverture de l’esprit qui enrichit celui-ci. De façon récurrente on parle d’une société « horizontale ». Le paradoxe de cette formulation est intéressant. Dans une société horizontale, en effet, tout le monde serait à égalité. Les liens entre les uns et les autres seraient totalement ouverts, entraînant une infinité de possibilités pour chacun et pour l’ensemble. À l’inverse, c’est dans une société verticale que chacun se couche devant son supérieur hiérarchique qui, le plus souvent, impose une vision unique.

Si l’association de malfaiteurs peut mener à la prison de la Santé, l’association de citoyens devrait mener à la démocratie. Comme on fait sa hiérarchie, on se couche. Comme on s’associe en démocratie, on avance.

Paradoxe

Autre paradoxe ; on enferme entre les mêmes murs des malfaiteurs accusés d’association. N’est-ce pas renforcer ainsi le principe de l’association de malfaiteurs ? Le remède serait-il plus redoutable que le mal ?

Associé et compagnon

L’association d’idées mène naturellement d’une idée à une autre, elle relie l’intellect, le sensible, la mémoire , l’imagination et l’anticipation. Une métaphore de l’association d’idées pourrait être l’image de l’arbre, on plutôt des arbres entre eux. La pensée binaire, à l’opposé, est une autoroute dont la seule utilité est de mener d’un point à un autre. C’est réduire le monde à la définition de la droite : le plus court chemin d’un point à un autre, péage et ennui inclus.

Rappel : le sociare latin vient de socius, associé, compagnon. C’est donc que le mot associé, ou association, signifie bien davantage que le fait d’être réunis pour un casse, pour prendre le pouvoir, pour gouverner. Il s’agit de partager un même esprit, une même vision du monde. De partager la même nourriture.