Ces plantes que l’on mange

Ces plantes que l’on mange

25 août 2024 0 Par Paul Rassat

En 2006 paraissait le livre de Jean-Marie Pelt Ces plantes que l’on mange. Les idées aussi nourrissent les hommes. Plus ou moins bien.

«  Aujourd’hui, les aliments sont beaux grâce aux colorants et aux multiples additifs synthétiques ou naturels qu’ils contiennent. Le volume des emballages est envahissant, quitte à accroître la masse des déchets comme l’attestent les reliefs d’un  repas pris dans un fast-food… » Excès de viande, fruits insipides, désaisonnalité…dérive vers l’alicament…

Jean-Marie Pelt poursuit en recommandant le régime méditerranéen. « Et surtout, manger à des heures régulières, convivialement, en famille, une alimentation variée, en quantité modérée…Bref, retrouver une alimentation en harmonie avec une vie conforme aux rythmes de la nature et aux rites de la vie sociale. Tels sont les gages et les garanties d’une bonne santé. »

En politique aussi

C’est à se demander si ces conseils de bon sens ne concernent que l’alimentation. En politique aussi on gonfle artificiellement ses idées. On privilégie bien souvent l’emballage et la présentation. Bien souvent aussi, ces mêmes idées sont censées nous guérir alors que… Si l’on ne nous avait pas seriné qu’il faut «  faire société », mais si nous avions trouvé les moyens naturels de le faire. Si nous avions pris soin de l’ensemble que nous constituons, nous n’aurions pas recours au care et à toutes sortes de stratégies qui relèvent davantage de la poudre aux yeux que de l’efficacité. Peut-être faudrait-il, sans sombrer dans un repli sur soi, dans  un conservatisme dépassé, revenir à une culture de la convivialité, du partage véritable. Ce mot, partage, étant lui-même tellement galvaudé qu’il ne signifie plus grand-chose.

Manger la politique autrement ?

Naguère, on disait «  En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées. » Ces idées se sont noyées dans le modèle anglo-saxon envahissant. Manquerions-nous à ce point de confiance qu’il nous faille sans cesse imiter un modèle qui nous submerge ? Le président de la République nous annonçait vouloir faire de la politique autrement. Nous attendions de l’imagination, comme à la table des grands chefs. Sortons des recettes éculées et ne versons pas dans les recettes d’autrefois. Allons de l’avant. Ne nous laissons pas bouffer par de mauvaise politique.