Chevalier Sport

Chevalier père et fils, Jean-François et Xavier exposaient à la galerie Art Now Projects de Carouge. De l’art de faire tenir un univers dans quelques mètres cubes et sur quelques mètres carrés. L’installation sillonne les murs, sillonne le temps, parcourt les liens d’amitié, de famille, de l’intime à l’univers en une sorte d’explosion maîtrisée parce qu’habitée. Puisque le mouvement nous emporte, autant le vivre pleinement en prenant le volant de notre propre vie. C’était Sur notre route, par Chevalier sport.

AVanCer

 Xavier—«  Mon père a subi un AVC . Cette étape  dans sa vie et dans son travail a été une révélation.  Prendre son pinceau à l’aveugle, se rééduquer  en créant des parcours avec la couleur qui fuse et dicte le chemin, ça m’a beaucoup touché, beaucoup influencé jusque dans l’avancée de mon travail personnel. »

Viser les étoiles

Le projet Piloter une aquarelle reprend ici tout son sens. Dans cette exposition à deux, père et fils trouvent un chemin commun et chacun le sien. Le rythme du temps, la répétition, apparition disparition pour Xavier. Le WAIT devient une « scie » répétée jusqu’au SEE final. Mais que verrons-nous à la fin ? Jean-François, lui, plonge dans une soupe originelle faite d’étoiles. Un cosmos reliant l’intime et l’univers.

La vie est un rallye

Tous les deux nous ont invités à partager la route, la leur, la nôtre. La route te fait, tu la fais en avançant. De Piloter une aquarelle jusqu’à cette exposition désormais terminée, jusqu’à la prochaine et jusqu’au prochain rallye de Xavier suivre les lignes droites des autoroutes de la pensée, accélérer, rétrograder dans les virages, s’amuser dans les lacets de la créativité, disparaître dans les tunnels des idées toutes faites pour resurgir en vrombissant dans la surprise et dans la découverte. Lier le tout à la sauce de l’amitié. Traverser le paysage en goûtant jusqu’à la plus infime particule qui le compose et nous unit à lui. Vrombir du plaisir de la vie.

« personne ne sait ce qui va arriver… »

« …ne savez-vous pas que Dieu c’est le Grand Ours et l’homme-orchestre ? et l’étoile du berger doit être en train de décliner et de répandre ses pâles rayons sur la prairie, elle qui vient juste avant la nuit complète qui bénit la terre, obscurcit tous les fleuves, décapite les pics et drape l’ultime rivage et personne, personne ne sait ce qui va arriver à qui que ce soit, n’étaient les mornes misères de l’âge qu’on prend – alors je pense à Dean Moriarty, je pense même au Vieux Dean Moriarty, le père que nous n’avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriarty. » Est-ce que ces dernières lignes de Kérouac seraient la fin de la route ? Non, celle-ci continue parce qu’elle est partagée.