Chouette, de la céramique !

Rencontre avec Monique Dégluaire qui expose ses réalisations en céramique au Prieuré de Charolles du 18 juillet au 30 septembre. Sur l’affiche de l’exposition, une chouette bienvenue puisque celle-ci exprime la curiosité. Elle est liée aux notions de transformation, de transmutation. La chouette accompagnait Athéna, déesse de la sagesse et de la stratégie. Deux qualités indispensables à tout artiste céramiste.

Quand l‘art se confond avec la vie

Ce que représente une exposition ? Le besoin de montrer mon travail de toute une année. Toute ma vie. Il n’y a pas d’intérêt à garder ça pour moi toute seule. J’ai besoin de le partager. Certains écrivent ; mes sculptures sont mon journal.

On ouvre son journal quand on veut, à la page de son choix.

Alors c’est une page de mon journal que j’expose. On y retrouve des choses hétéroclites, des animaux, des humains. Je travaille très instinctivement, avec ce qui me vient au jour le jour, sans stratégie.

La céramique, un journal au long cours

Exposer dans un musée change quelque chose ? C’est une forme de reconnaissance ?

J’avoue que ça n’a jamais été ma préoccupation. Je fais ma vie comme ça, en suivant mon chemin parce que je ne sais rien faire d’autre. J’y trouve mon bonheur sans attendre de reconnaissance. Si elle arrive un jour, tant mieux ; sinon j’aurai fait ma vie. J’ai toujours vendu mes réalisations, des centaines depuis 1982. Une exposition n’est pas indispensable pour moi. Je suis heureuse de rencontrer des gens qui viennent ici, de parler avec eux. Je vois que mon travail les touche. Une exposition peut constituer une forme d’encouragement, oui. Mais je n’en ai pas besoin pour continuer à travailler contrairement à certains artistes qui ont besoin d’un but. Ils travaillent pour telle ou telle expo.

D’instinct

Pour l’exposition à Charolles j’ai décidé de montrer 25 pièces de grande taille. J’ai été totalement libre de mon choix.

Tu sembles n’avoir aucun stress.

Il est passé depuis qu’on a transporté les pièces et qu’elles sont à Charolles. Il m’a fallu réaliser ça, tout en continuant à travailler ici. La mise en place va se réaliser avec les gens de Charolles.

Nous discutons chez toi, dans ta salle d’exposition qui est plus personnelle, plus intime.

Nous parlions l’un et l’autre de notre intérêt pour les coulisses, la préparation d’une exposition.

Je suis plus à l’aise chez moi. L’exposition de Charolles va durer jusque fin septembre. C’est quelqu’un d’autre qui s’en occupera. Pour l’affiche j’ai choisi une chouette. Pourquoi ? Elle sortait du four, il me fallait une photo…

Tout paraît naturel, instinctif chez Monique Dégluaire. Ses cours ? Elle ne s’est jamais sentie professeur. Elle aide simplement ses « élèves » à réaliser ce qu’ils ont en tête.