Conte à faire dormir les enfants

Conte à faire dormir les enfants

20 avril 2022 Non Par Paul Rassat

— Dis papa, tu me lis le conte qui fait les bons amis quand on a compté les voix?

— Encore ! Tu veux toujours le même conte depuis cinq ans pour t’endormir !

— Je l’aime bien. Tu me le lis ?

La princesse

— Il y avait une princesse plutôt âgée qui avait hérité de son papa un beau parti. Mais elle vivait seule depuis, avec moult chats et adhérents cependant. Elle voulait à tout prix être reine à la place du roi de son pays. Elle se présentait donc aux élections avec un programme pas piqué des hannetons. Préférence nationale, frontières anti immigrés. La Marine nationale voguait depuis longtemps sur les mers houleuses de la politique en espérant rejoindre un jour le port doré de l’Élysée. Mais aux dernières élections, elle avait pété les plombs face à Macron. Elle avait explosé en plein vol et on se demandait si elle avait depuis recollé tous les morceaux.

 La crème édulcorante et lubrifiante

Elle avait utilisé une colle édulcorante pour donner plus de souplesse à l’armature reconstituée. C’est qu’elle devait faire oublier certaines amitiés, Vladimir, Orban, et ses relations passées qui sentaient plus le souffre que la virginale princesse.

Le prince-roi

Dans le même pays que Marine vivait Emmanuel. Un jeune prince vif d’esprit qui était devenu roi à la surprise de tous. Il avait muselé l’ancien roi, son mentor avec une telle facilité que certains y avaient vu de la magie noire. Emmanuel s’était choisi une princesse épouse de vingt-quatre années son aînée, ce qui avait fait jaser. Sacré il y a cinq ans, Manu avait déçu autant qu’il avait fait naître d’espoirs auprès de ses sujets. Il semblait froid, loin du peuple. On lui reprochait de n’aimer que les riches dont il faisait partie. Il reprochait au peuple d’être le peuple mais il fallait bien gagner ses voix pour être de nouveau élu. Alors Manu devenait écolo, il verdissait, promettait. Comme tous ses prédécesseurs il affirmait que le pouvoir l’avait changé. Il avait appris à mieux aimer !

Quelle histoire !

— Dis papa, ils sont aussi méchants l’un que l’autre ?

— L’histoire ne le dit pas.

— Moi, ça me ferait peur d’avoir à choisir l’un des deux. Heureusement que ce n’est qu’une histoire ! Bonne nuit.