De la République  Des lois

De la République  Des lois

6 août 2024 Non Par Paul Rassat

Voici de courts extraits tirés des textes de Cicéron De la République Des Lois.

«  Il ne faut pas voir dans la vertu un art que l’on puisse posséder sans l’appliquer. On peut avoir la connaissance théorique d’un art sans le mettre en pratique ; la vertu consiste entièrement dans les applications qu’on en fait. Or la plus haute de ces applications est le gouvernement de la cité et le déploiement par des actes, non en paroles, des mérites mêmes que glorifient vos philosophes dans les écoles…D’où en effet le sentiment du devoir est-il venu ? …D’où le droit des gens, ou ce que nous appelons le droit civil est-il sorti ? D’où le sentiment de la justice, la bonne foi, l’équité ? D’où le respect de soi, la continence , l’aversion de ce qui dégrade, l’appétition de l’honneur e t de tout ce qui fait la beauté de la vie ? D’où enfin le courage dans les travaux et les dangers ? Certes de ceux qui ont corroboré, par leur façon de vivre, quelques unes des vérités morales que l’étude leur a fait connaître, et ont donné à d’autres force de loi. »

Obéir et commander

«  Il faut donc des magistrats, puisque sans leur savoir-faire et leur vigilance une cité ne peut subsister ; et c’est à bien définir leurs fonctions que consiste l’art de gouverner la république. Mais il ne suffit pas de leur prescrire les règles à observer dans le commandement, il faut dire aussi comment es citoyens doivent obéir. Pour bien commander en effet il est nécessaire d’avoir obéi quelque temps, et qui sait obéir paraît digne de commander un jour. Il faut donc que celui qui obéit espère qu’il commandera plus tard  et que celui qui commande n’oublie pas que bientôt il devra obéir. »

L’alternance forcée

Que nous enseigne Cicéron ? Que les discours ne valent que s’ils sont mis en pratique. Que l’alternance est la règle. Le citoyen doit pouvoir devenir magistrat (élu), le magistrat doit savoir qu’il redeviendra inévitablement citoyen. L’alternance est un mouvement naturel. Elle ne doit pas provenir d’une contrainte, d’une dissolution. Et que penser de ces élus qui se cramponnent au pouvoir ? Ils finissent par se persuader qu’ils sont indispensables alors qu’ils sont devenus des parasites. Que penser aussi d’un éventuel dirigeant du pays qui n’aurait jamais travaillé de sa vie sinon à conquérir le pouvoir ?

République

Il ne faut pas oublier que la république, res publica, est le bien commun.