Décor

Décor

29 avril 2025 0 Par Paul Rassat

Le décor est étymologiquement « ce qui convient, ce qui est séant » avant d’orner, de décorer. Rentrer dans le décor, c’est donc faire quelque chose d’inhabituel, comme avoir un accident et quitter la route. C’est aussi passer du côté des coulisses, qui, par définition, coulissent pour cacher la machinerie, les préparatifs. Endroit et envers, l’avers et le revers d’une même pièce. La pudeur et la décence interdisent à Talpa de montrer le revers du dessin montrant Donald Trump à l’acmé de sa gloire. L’envers du décor pourrait être décevant.

Gabriel et la circulation

Il en va de même pour l’Annonciation. Gabriel annonce à Marie « les desseins de Dieu à son sujet ». Moment fondateur puisque le discours de Gabriel relève du performatif : ce qui est dit est réalisé dans le même temps. Certains auraient voulu faire du « en même temps » en politique, mais n’est pas l’Esprit Saint qui veut. Ce que l’on connaît moins, ce sont les difficultés de Gabriel en chemin.  Circulation, embouteillages ont failli faire capoter l’Annonciation!

Champ / contre-champ

Ce jour se court le semi-marathon du lac d’Annecy. Le premier et sans doute vainqueur vient de passer. Il est précédé d’une moto d’où le filme un caméraman ; suivi d’un rolleriste qui le filme aussi. Le mec est pris en sandwich, champ / contre-champ. Il passera à la télé et à la postérité. Mais le plus intéressant n’est-il pas l’envers du décor ? Ces gobelets alignés jusqu’à plus soif. Et puis ce semblant de fanfare qui aurait mérité de répéter un peu plus.

Décor et décorum

Pendant ce temps à Rome, le décorum. Ou plutôt au Vatican. Le pape François se voulait simple, près des pauvres. Les « grands » du monde se retrouvent aujourd’hui à ses obsèques. Est-ce lui rendre hommage ? Tirer gloire et intérêt de sa présence aux obsèques d’un pape qui est passé de l’autre côté du décor ? Il paraît que Trump et Zelensky ont profité des funérailles du pape pour papoter.