Dossier bêtise. 1/ Cerveau et connerie

21 mars 2021 Non Par Paul Rassat

Ce dessin réalisé par Franz Schimpl représente un patient atteint d’un T.O.I,trouble obsessionnelde l’idée. Le fait de vouloir savoir à tout prix quelle idée il a derrière la tête lui fait tourner celle-ci continûment sur l’axe du cou. Franz a su saisir l’instant précis où la torsion permet d’atteindre un sommet de concentration et d’expressivité avant que le mouvement ne s’inverse. Il arrive malheureusement qu’il ne reparte pas dans l’autre sens. On déplore alors des décès d’autant plus absurdes que toute l’énergie mise à voir l’idée que l’on a derrière la tête empêche d’en avoir ne serait-ce qu’une à l’intérieur du crâne.

Inné, acquis, connerie, cerveau…

La taupe consacre quelques articles à un thème qui lui est cher, la bêtise. Inné, acquis, rentabilisation de la connerie constituent la première partie de cet article. La relation entre le poids du cerveau et l’intelligence en sera le deuxième volet.

Champions

Le plus souvent les champions ont commencé très jeunes, comme au tennis ou à ski. En est-il de même pour la connerie ? Il faut effectivement de nombreuses années d’entraînement pour maîtriser à la perfection la glisse sur les poncifs, le planter de bâton dans les évidences, le retour gagnant dans la tautologie, le triple saut périlleux dans le truisme, l’ace dans l’affirmation sans fondement.

Puisque l’éducation à la culture, à la réflexion personnelle semble poser tant de problèmes pour de bien maigres résultats, pourquoi ne pas essayer d’enseigner la connerie ? La démarche serait vraisemblablement plus simple et donnerait rapidement d’excellents résultats qui nous permettraient de distancer nombre de pays dans des domaines essentiels, comme la politique, où la connerie est fondamentale. On s’rait les champions, on s’rait les champions, on s’rait, on s’rait, on s’rait les champioooonnnns ! Pourquoi ne pas organiser des concours de connerie ? Voyez les budgets que draine le sport, le football en particulier, un truc qui se joue principalement avec les pieds !

Les concours d’éloquence fleurissent dans le même temps. L’art de la rhétorique, la maîtrise de la langue et de ses effets, oui, mais pour dire quoi ? La connerie autorise cette économie de sens qui confère à celui qui la pratique une décontraction totalement libérée du poids de la pensée.

Dans les années 70, la France n’avait pas de pétrole mais elle avait des idées. Voyez où nous en sommes. Nous n’avons toujours pas de pétrole, promouvons la connerie afin d’y être pionniers.

Poids de cerveau et intelligence

Selon des calculs dont l’intérêt n’est pas la précision scientifique mais l’évolution qu’ils mettent en avant, il y avait 7,6 milliards d’êtres humains sur la planète en 2019 contre 680 millions vers 1700. Sachant qu’un cerveau humain pèse en moyenne 1, 4 kilo (en laissant de côté les différences enfants au-dessous de 5 ans / adulte, femme / homme) le poids total de cerveau humain est passé de 950 000 tonnes vers 1700 à plus de 10 millions de tonnes en 2019.