Égalités, identité ?
10 juin 2025On se souvient de Jean-Luc Mélenchon hurlant : « La République c’est moi ! » Cette affirmation véhémente pose question et demande réflexion. Relève-t-elle de l’égalité, des égalités, de l’identité ? De l’ensemble? La République se réduit-elle à Jean-Luc ? On aurait ici une superbe contrepèterie politique. Toute la République se concentrerait-elle en la personne de l’élu ? Ou bien n’en serait-il qu’une flammèche comme les apôtres furent celles de l’Esprit Saint ?
Égal=égale
Talpa a déjà posé la question autrement. La réponse de Cédric Villani fut instructive mais pas totalement satisfaisante. Si Jean-Luc avait dit : « Je suis la République. » la formulation eût été réductrice. La République se serait limitée à lui. « J’égale la République » n’aurait pas voulu dire grand-chose. « J’incarne la République » eût demandé aux pandores qui l’entouraient un temps de réflexion trop long. Et puis, Jean-Luc se serait pris pour Jeanne d’Arc. Il est vrai qu’on doit entendre des voix en politique aussi, mais pas venues du ciel.
Un truc en plus
Certains et certaines avanceront que ces réflexions relèvent de la ratiocination , de l’art d’enculer les mouches ou, selon Umberto Eco, de la sodomokinésie. Que nenni ! Où se trouve la République ? est-on en droit de se demander ? À l’Élysée ? Dans les palais ? En la personne des élus ? Est-elle le résultat d’une opération mathématique ? Un concept ? Un équivalent de la ligne d’horizon qui recule à mesure qu’on avance ? D’aucuns s’en tiennent aux mathématiques. Ceci évite de réfléchir davantage. D’autres aimeraient que la République réponde à cette formule attribuée à Aristote : « Le total est supérieur à la somme des parties. » Ou bien à cette définition de Théodore Zeldin : « « La conversation ne se contente pas de battre les cartes : elle en crée de nouvelles…de la rencontre entre deux esprits naît une étincelle… »
2 et carré
La Trinité se résume-t-elle à 1+1+1 = UN ? Jean-Luc Mélenchon est il la République ? La République est-elle Jean-Luc Mélenchon ? S’il devenait président de la République un jour, serait-il alors la République 2 ? Qu’en pensent les mathématiciens et les philosophes ? En tout cas, la République 2 vaut toujours mieux que la tête au carré.