Feldenkrais

Feldenkrais

2 décembre 2024 1 Par Paul Rassat

Tout autour, la ville d’Annecy s’agite. Les gens attirés par le marché de noël traversent sans regarder. La cité est un grand embouteillage bruyant. Le centre Artys accueille une séance de Feldenkrais. Un havre de paix à l’abri de l’agitation. Ce cours tout public réunit des novices, des praticiens. Sous la direction de Christine Barrat ? Avec l’accompagnement de Christine, plutôt. Car ici rien de directif. Aucune injonction. Voici quelques paroles de Christine notées pendant les premières trente minutes d’une séance prévue pour trois heures de temps.

Rassurer

« Vous faites ce que vous voulez, comme vous voulez, quand vous voulez. Si le mouvement est trop compliqué, freinez. Vous pouvez faire un petit bout de la route et revenir. Faites-vous plaisir. Ne forcez pas. Ne regardez pas les voisins ( afin de ne pas vous faire influencer), ne me regardez pas… »

La première approche consiste à rassurer, à mettre en confiance. Il s’agit d’une prise de conscience de soi, pas uniquement de son corps. On recherche une forme de confort propice.

Observer

«  Prenez un petit moment pour observer comment vous êtes, la qualité de votre contact avec le sol. Si vous avez les yeux fermés, il sera peut-être plus facile de voyager à l’intérieur de vous-même. En balayant tout l’ensemble de vous-même, vous vous apercevrez… » Il s’agit de partir du corps, des contacts avec le sol, entre des parties de lui-même pour entrer dans la sensation, dans l’observation.

Ne pas forcer

«  Si vous avez des asymétries, ne cherchez pas à les corriger. Recherchez plutôt des ajustements qui vous apportent plus de confort. Votre respiration occupe-t-elle tout l’espace, sans contrainte ? Également des deux côtés ? Gardez ces informations pour plus tard. Vous allez remarquer que…Vous allez penser à vos deux coudes et à vos deux genoux, vous pensez à les rapprocher. Vous pouvez d’abord y penser avant de les rapprocher…Observez dans quel état d’esprit vous le faites. Qu’est-ce que vous pourriez faire pour…Rapprocher les coudes et les genoux permet de faire autre chose. Et c’est cet autre chose qui nous intéresse. » Tout est suggéré, dans une forme d’invitation. Rien de frontal.

Imaginer, jouer

«  Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que vous n’oubliez pas de respirer ? » Au lieu d’un «  N’oubliez pas de respirer ! »… «  Vous pouvez même…On peut faire comme on veut…Commencez à imaginer comment vous allez le faire. Observez. Remarquez comment vous jouez avec votre poids sur le sol… »

Une courte conversation avec Christine  avait suffi, juste avant ce cours, à confirmer comment elle est totalement présente dans un échange. Dans son propos, dans son regard. Posée. Disponible. Ce travail de pleine conscience réunit le corps et l’esprit. Il apporte de la liberté.