Festival Sevrier BD 28/29/30 mars 2025
14 mars 2025Gaëlle, de BD Fugue Annecy, présente l’édition 2025 du Festival Sevrier BD.
Prendre le temps
Sevrier BD se déroule désormais sur trois jours au lieu de deux. Les rencontres de la BD se tiennent le vendredi 28 au cinéma Pathé. Elles attirent des passionnés, des professionnels, mais elles sont ouvertes à tous les publics. Certains veulent passer un moment avec leurs auteurs préférés, ont des questions à poser. Ce sont des occasions rares de rencontrer des gens dont on apprécie le travail. Les captations que nous réalisons permettent justement d’élargir considérablement ces publics.
Montrer tout l’univers de la BD
Avec le Festival Sevrier BD nous mettons en avant tous les corps de métiers qui participent à la réalisation des livres. Parmi ceux-ci les éditeurs, sans lesquels il n’y aurait pas de livres ! Ils sont très peu connus, notamment du grand public. Quand je lis une BD, je regarde systématiquement si le nom de l’éditeur figure à l’intérieur du livre. Glénat le mentionne de plus en plus. Parfois il faut fouiller dans les remerciements pour trouver l’éditeur. Au fil des années j’ai réussi à repérer la patte de certains. Il est dommage que ces personnes demeurent encore anonymes.
L’importance des éditeurs
La collection Virages graphiques est dirigée par Sonia Deschamps qui a un regard et une approche particuliers.
Au départ elle voulait s’inspirer du théâtre. Ses premiers scénaristes étaient des auteurs de théâtre et puis elle a développé aussi un lien avec le milieu littéraire. Elle est d’ailleurs éditrice chez Actes Sud pour des romans désormais.
Je reviens à nos rencontres. Au fil des années nous avons eu des dessinateurs, des scénaristes, des éditeurs.
Pendant les deux jours du salon, on voit qu’il y a un vrai partage entre tous les intervenants. Le grand dessin collectif en est un exemple.
Et nous développons la présence d’éditeurs. Cette année, en plus des éditions Boule de Neige ( Chambéry) qui viennent depuis le début ou presque du festival, nous continuons d’accueillir La poule rouge qui réalise plutôt des affiches et viendra cette année avec Jean-Luc Navette. Les toutes nouvelles éditions Blueman, domiciliées en Suisse, seront de la partie.
Par-delà les frontières (de toutes sortes)
C’est donc un événement international.
Bien sûr. Les invités d’honneur sont souvent des Belges ou des Espagnols. On connaît l’apport de la Belgique en matière de BD et l’Espagne est un formidable pourvoyeur de talents. L’année dernière on avait Juanjo Guarnido. C’est année c’est Jordi Lafebre. Beaucoup d’auteurs espagnols ont un énorme succès en France, parfois plus qu’en Espagne. Cette année, nous avons la chance d’accueillir une éditrice belge, Ryun Reuchamps, qui travaille à Bruxelles pour Dargaud Benelux. Elle est l’éditrice à la fois de Jordi Lafebre et de Pierre-Henry Gaumont, de nos deux invités d’honneur. Nous allons pouvoir discuter avec eux trois du processus de création des BD , de la graine qui commence à germer dans le cerveau de l’auteur jusqu’au livre entre les mains des lecteurs. Qu’y a-t-il entre tout ça ? La recherche des talents à qui proposer un livre, l’accompagnement, la relecture, la correction. Et il y a aussi la partie technique que l’on connaît moins, avec un équilibre à trouver entre la création et la rentabilité.
Master class
Les clients font remarquer que le prix des livres a augmenté. Mais il faut prendre en compte l’augmentation du prix du papier, de tous les autres composants, le contre coup du Covid…Je reviens donc à la partie technique, le choix du papier, le grammage, la maquette, tout ceci fait partie du travail des éditeurs. Nous aurons pour la première fois une master class animée par Damien Cuvillier qui réalisera en direct une planche de BD de A à Z. Son travail sera projeté sur l’écran du cinéma.
Une autre table ronde, la troisième, traitera des femmes et de la justice et des femmes dans la BD Trois autrices viendront parler de leurs principaux succès, Bobigny 72, Calamity Jane, Nelly Bly.
Nous faisons aussi notre cinéma !
Cette première journée se terminera avec la projection à 18h30 de Volver, le film d’Almodovar que Jordi Lafebre a choisi et dont il dira quelques mots d’introduction.
Le festival avant le festival
En réalité, le festival a déjà commencé avec deux expositions photos à l’hôpital d’Annecy ! Celle de Marion Fayolle que nous a prêtée la maison de la poésie de Paris. La 2 ème exposition est celle de Eloisa Scichilone et Mauro Gandini. Elle montre leur travail pour la réalisation de La vie d’adulte.
Remontons le temps ! Le festival est présent dès le mercredi 26 mars ! Au ciné Laudon de Saint Jorioz, il y a la projection du film de Laguionie Slocum et moi à 17h30 , avec un goûter. C’est pour nous l’occasion de rencontrer les plus jeunes, les familles et les enfants.
Le bouquet final
Le samedi 29 et le dimanche 30, ce sont principalement les dédicaces qui attirent beaucoup de monde. Les ateliers pour enfants, la sérigraphie avec Art by Friends, l’atelier galets peints avec Mauro et Eloisa. Le samedi, à 14h30 sont remis les prix Splash adultes et juniors créés il y a 4 et 3 ans. Ces prix nous permettent d’être présents dans les collèges et les lycées en plus des bibliothèques pour toucher les départements de Savoie et de Haute-Savoie.
Créer chaque année un univers convivial
L’un des buts de notre événement est de créer des liens, de rassembler des publics différents autour de toutes les activités liées à la BD. Marion Fayolle, par exemple, est autrice de BD, poète, romancière. De la rencontre entre les auteurs et le public naissent des conversations, une forme de reconnaissance vivante. Les conversations entre les auteurs sont stimulantes pour eux. Chaque année se construit un univers particulier autour de l’invité ou des invités d’honneur. L’affiche qu’il(s) réalise(nt) pour BD Sevrier est très libre mais elle doit évoquer notre environnement.

Cette année Jordi Lafebre est notre invité d’honneur. Il a choisi Pierre-Henry Gomont pour être à ses côtés. Et puis chacun choisit 5 noms d’auteurs…c’est pourquoi nous avons beaucoup d’Espagnols ! (rires). Plus sérieusement, c’est comme ça que se compose une forme de cohérence conviviale.