Fierté

Fierté

19 octobre 2024 0 Par Paul Rassat

Le mot fierté est tendance. Nos élus sont fiers de ceci, de cela, d’eux-mêmes, d’une distinction, de leur bilan, de l’armée française…

Voici ce que le dictionnaire nous apprend de ce mot : «  Caractère rude et impitoyable… Souci de sa dignité, respect de soi-même…Défaut d’une personne qui affiche une supériorité illusoire, qui affecte des airs hautains et méprisants… Étymologie. et Histoire. Fin XIe siècle. fiertet « hardiesse, courage, intrépidité »…du Latin feritas :  mœurs sauvages, barbarie, cruauté. »

Est-ce bien de la fierté ?

La fierté est-elle bien ce que veulent exprimer nos élus ? Si oui, elle les transforme en chefs de meutes et rejoint ce besoin d’imposer à notre société, qui le veut bien, des chefs de qui nous pourrions nous passer. Si non ce mot rejoint tous les stéréotypes de la pensée et de la langue qui finissent par fonctionner en éléments prédécoupés qu’il suffit d’assembler ensuite pour croire s’exprimer.

Plutôt la passion ?

Lors d’une rencontre avec le maire d’une ville, celui-ci releva comme un défaut le goût de ses interlocuteurs pour la polémique. Effectivement, si à l’origine le mot polémique traduit une discussion violente, il traduit aujourd’hui le côté passionné de l’échange. Mettre de la passion dans ses idées et dans ses propos relèverait-il de la violence ? Celle-ci ne résiderait-elle pas plutôt dans des chiffres indiscutables, des plans préétablis, dans des consultations qui feraient simplement écrans à des décisions prises à l’emporte-pièce ? La présidente du Grand A… est, elle aussi, souvent fière dans sa communication.  

 D’Astérix à de Funès  

Nous sommes encore dans les remous de la dissolution et des législatives anticipées que déjà s’annonce la lutte pour les prochaines municipales. Impression de revoir Ordralphabétix, le marchand de poissons pas frais. «  L’est pas beau mon programme ! Mon bilan, mon bilan ! Qui qui n’en veut de mon bilan ? » Bon le «  Qui qui n’en veut » rappellerait plutôt de Funès braconnier dans Ni vu ni connu.

Dans ce film désopilant, De Funès s’appelle Blaireau et possède une pie qui parle. Ce qui nous vaut lors d’une scène très réussie ce : «  L’est beau Blaireau ! ». Sont fiers nos zélus ! Pourraient être honorés d’avoir été nommés à un poste, redevables plutôt que fiers.