Honneur

Honneur « Du lat. class. honos, honoris, masc. « honneur rendu aux dieux, décerné à qqn, marque de considération; charge, magistrature, fonction publique »; à l’époque médiév., honor désigne surtout la charge octroyée par le roi au comte, au duc, aux officiers royaux; ces fonctions entraînant la concession de revenus fonciers, l’honor finit par se confondre avec le beneficium; devenu héréditaire, il tend naturellement à désigner le fief… ».

Un doigt d’honneur

Que reste-t-il dans la notion d’honneur lorsque celui-ci devient héréditaire ? Un doigt ? Et encore ! Le doigt d’honneur répond à cette conception de l’honneur qui place celui-ci entre les jambes des femmes, réduisant l’hymen, le mariage et l’amour, à une peau ce chagrin. Au fond, l’honneur ne prendrait-il pas une valeur différente suivant le lieu où on le place ? Le paraplégique livrerait des pensées d’honneur. Le prisonnier une imagination d’honneur.

L’aileron d’honneur    

Élémentaire, cher Paul Watson ! Le Japon ne rigole pas avec la pêche à la baleine, animal qui en France inspire des poèmes. Le pavé de baleine est lourd et indigeste, les jeunes Japonais ne veulent plus en entendre parler, mais, tradition oblige, le gouvernement japonais arme des bateaux qui vont sur les océans pêcher ce cétacé. Dépourvu de doigts, ce mammifère marin qui se déplace en suivant le calendrier de l’évent, n’en arrive pas moins à signifier ce qu’il pense . D’où cet aileron d’honneur pris sur le vif par le dessin de Franz Schimpl. Geste rare nécessitant une excellente coordination de l’animal fabuleux qui inspira plus d’un poète.

La baleine en poésie

La pêche à la baleine  Jacques Prévert

   À la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,
Disait le père d’une voix courroucée
À son fils Prosper, sous l’armoire allongé,
À la pêche à la baleine, à la pêche à la baleine,
Tu ne veux pas aller,
Et pourquoi donc ?
Et pourquoi donc que j’irais pêcher une bête
Qui ne m’a rien fait, papa,
Va la pêpé, va la pêcher toi-même,
Puisque ça te plaît,
J’aime mieux rester à la maison avec ma pauvre mère
Et le cousin Gaston…

La baleine Robert Desnos

Plaignez, plaignez la baleine
Qui nage sans perdre haleine
Et qui nourrit ses petits
De lait froid sans garantie.
Oui mais, petit appétit,
La baleine fait son nid
Dans le fond des océans
Pour ses nourrissons géants.
Au milieu des coquillages,
Elle dort sous les sillages
Des bateaux, des paquebots
Qui naviguent sur les flots.

Conclusion

Si l’Homme avait un poil de sens de l’honneur et de la poésie, ne ficherait-il pas une paix impériale, royale et républicaine à ces îlots vivants qui se prélassent dans les océans ?