La vie

D’après le TLFi, la vie est le «  fait de vivre. Du latin vita, de vivere, vivre, être en vie. Opposé à mors, mort. » Mieux vaut donc ne pas prendre la mors aux dents.

Dans son Petit lexique des mots essentiels, Odon Vallet distingue :

—  »  En grec, bios,…exprime la manière de vivre, le mode de vie, les moyens de vivre et, donc, les ressources.

— Zoé désigne plutôt le fait de vivre, qu’il s’agisse d’humains, d’animaux (cf. un zoo)…

— Enfin, hugieia (cf. hygiène) est la santé, le fait de bien vivre…

Le verbe latin vivere a engendré de nombreux mots : viable, viager, vif, vivace, vital…De nombreux termes appartiennent au vocabulaire de l’alimentation : victuailles, ravitailler, viande(mot qui, en vieux français, désignait tous les aliments). La vie semble tellement liée à la nourriture que, des tombeaux égyptiens aux cimetières mexicains, les vivants ont apporté des vivres à leurs morts et organisé des repas funéraires pour maintenir avec leurs défunts une convivialité.« 

Le souffle

Andrea Marcolongo poursuit dans Étymologies pour survivre au chaos.  « Psychè était le souffle vital, ce qui nous rend vraiment vivants. C’est notre souffle qui se fait court lorsque nous courons, lorsqu’il s’exhale en un sourire éclatant, lorsque nous aimons. C’est le dernier avant de mourir, avant de « rendre l’âme », rendere la vita, « rendre la vie »dit l’italien.

Durée de vie moyenne, espérance de vie, coût de la vie tentent de mesurer ce qui n’est pas mesurable. Entendu dernièrement : «  La vie augmente ». La qualité, la durée, le bonheur ? Non, le coût de la vie. Cette autre expression en dit long : «  Que faites-vous dans la vie ?  — Ben, je vis ! Et puis, si je n’étais pas dans la vie, je serais mort.

La vie c’est la vie

On pourrait penser que « La vie c’est la vie » constitue un truisme, c’est-à-dire une évidence. Et aussi une tautologie qui consiste à définir une chose par elle-même. Ce serait pour Roland Barthes le socle de la bêtise. Mais à y bien regarder, il apparaît que cette affirmation signifie autre chose : la vie est plus que la vie telle que nous pouvons la définir. Elle nous dépasse, nous échappe, échappe à la formule. Comme le souligne Andrea Marcolongo, le contraire de la vie n’est pas la mort, mais bien plutôt la non-vie…D’autant plus qu’il est difficile d’imaginer un défunt déclarer : « La mort n’est pas la vie, la mort c’est la mort… » Seul un vivant peut déclarer « La vie c’est la vie. » Rassurant. Absurdement rassurant.

Codicille

L’Annonciation est de Mathis Grünewald qui fait sentir à merveille le souffle divin.