L’animation à Annecy

L’animation à Annecy

1 juin 2023 Non Par Paul Rassat

Le 30 mai se tenait la conférence de presse précédant la nouvelle édition du Festival du Cinéma d’Annecy. Les superlatifs, et c’est justifié, habitaient le propos. Nombre des accrédités ? Explosé. Nombre de pays, production de films. Même la Jordanie participe désormais. Et la qualité est au rendez-vous. Le MIFA, marché des affaires, voit sa superficie notablement agrandie. Le trio que forment les quatre mousquetaires est satisfait : Michael Marin, Dominique Puthod, Marcel Jean, Véronique Encrenaz. L’animation se porte à merveille.

L’animation et la création

Après la présentation collective, les micros se tendent ici ou là. On veut du son pour les radios, du qui fasse vrai. Alors Marcel Jean, encore dans le décalage horaire avec le Canada d’où il débarque, répète : la qualité, Annecy comme label… Quand on remballe les micros, Talpa lui demande combien de films il voit par an. Une centaine de longs métrages, plus les courts, un millier de films au total. A-t-il encore du temps pour une vie personnelle ?

— Heureusement. Mes deux enfants seront d’ailleurs là pour le Festival. Ce sera la première fois pour ma fille. Elle profite de vacances et devrait se destiner au cinéma. Quant à mon fils, il est plutôt dans les cocktails. Il en a créé avec des boissons mexicaines et du Génépi. À découvrir pendant le Festival.

Le cocktail de l’animation

Parmi les tendances marquées du cinéma d’animation, Marcel Jean pointe l’Histoire. Il pourrait sembler paradoxal de traiter d’Histoire par le moyen d’un artefact. Le directeur artistique d’Annecy rappelle que le film d’animation est d’abord du cinéma. C’est ce que beaucoup de réalisateurs revendiquent, parmi les plus grands. Nous parvenons au grand débat : faut-il faire réaliste pour faire vrai ? La véracité a son mot à dire.

Quelle réalité ?

Lors de la soirée d’ouverture de 2017, Marcel Jean a conclu la projection d’un court métrage  par « Ce qu’il y a de bien avec l’animation, c’est qu’on peut tourner un film dans un train sans craindre qu’il y ait une grève. » Au-delà de l’humour et de la pique à l’égard des acquis sociaux français, la formule fait réfléchir.

Le même jour, dans la matinée, Sunao Katabuchi, réalisateur  de Dans un recoin de ce monde, déclarait en conférence de presse que l’animation lui avait permis de coller au plus près la réalité historique, à la manière d’un documentaire, ce qui n’aurait pas été possible autrement. La réalité serait-elle un cocktail auquel participe l’animation ? Vive l’animation au shaker.