Le paradoxe de Zep

Le paradoxe de Zep

28 février 2025 0 Par Paul Rassat

Rapide étude du paradoxe dans deux ouvrages de Zep, Un bruit étrange et beau et The End. La chanson des DOORS, The End, parcourt le deuxième livre. Mais la fin est ici  paradoxe, un début, un recommencement, une nouvelle chance donnée à l’humanité par la Terre, la nature qui devient maîtresse du jeu et régule la vie sur la planète. Tout ceci passe par les arbres. Voici quelques phrases extraites de l’album.

« C’est cette immobilité qui leur (les arbres)impose une faculté d’adaptation extraordinaire. »

« Ce sont les arbres qui nous protègent et pas le contraire. »

Le réseau souterrain formé par les arbres, capables de communiquer entre eux en échappant à l’observation humaine, se nomme le Wood Wide Web. La Terre juge les hommes indignes de recevoir les connaissances qu’elle partage avec les arbres.

«  La Terre aurait décidé de se débarrasser des dinosaures parce qu’ils auraient cessé de participer à l’équilibre général…nous, nous créons le déséquilibre. »

The End présente une nature informée, responsable, qui agit pour l’équilibre de tous ceux qui la composent. L’homme comme un aventurier inconscient de ses actes.

L’humour est paradoxe

Paradoxe, humour ? ZEP n’échappe pas, en bas de la page 20, au clin d’œil au reste de son œuvre. Et puisqu’il faut bien qu’une porte soit ouverte ou fermée, les DOORS apportent l’espoir d’une porte entrouverte.

Un bruit étrange et beau

«  Si je ne doutais pas, je n’aurais pas besoin de croire. »

«  Le silence est habité. »

«  Peut-être a-t-elle besoin que vous acceptiez son aide ? »

« — Elle n’a pas su l’élever, c’est tout. — Mais elle a su le rabaisser. »

«  Tu es du vacarme dans mon silence…un délicieux vacarme. »

Ce livre est l’éloge du silence habité opposé au vacarme vide. Il apporte aussi subtilement une réflexion sur ce qui lie l’art et la réalité

Dessiner le monde

En 4° de couverture de Dessiner le monde, on lit  » Depuis une dizaine d’années, Zep explore en parallèle de Titeuf d’autres pans de son œuvre…Pourquoi et comment aborder un tel virage artistique sans se trahir?… »

Réponse :  » Ce que j’ai compris progressivement, et plus particulièrement en dessinant The End, c’est que l’on dialogue avec ce que l’on dessine. En dessinant un arbre, un contact s’établit ». Contact avec l’arbre et avec soi. Paradoxe: c’est en acceptant de sortir de soi que l’on devient davantage ou mieux soi. Lorsque tu dessines le monde, le monde te dessine.