Lucie Castets

Comment le Nouveau Front Populaire a-t-il décidé de proposer Lucie Castets au poste de Premier ministre ? Jeune, 37 ans, haut fonctionnaire, passée par l’ENA. La dame pourrait être de droite si elle n’était pas engagée à gauche. Donc « consensuelle ». En tout cas plus que Mélenchon. Elle aurait dû convenir au Président qui a cependant balayé ce nom. Il attendra l’après J.O pour nommer un premier ministre. Que reste-t-il au Président sinon la maîtrise des horloges ? Il a précipité le temps en dissolvant, il l’étire depuis. Giscard jouait de l’accordéon, Manu du bandonéon. ( Photo :  » Un Premier ministre? Où ça? »)

Analyse subliminale

Pourquoi avoir réellement avancé le nom de Lucie Castets ? Parce que Lucie, c’est la lumière venue de longues tractations pas toujours sereines. Et parce que Castets sent son casting enfin réussi. Difficile accouchement de la gauche avec césarienne. Plus intéressant, le débit verbal de l’impétrante. Rapide, kalachnikovien. Proche de celui de Gabriel Attal. Droite, gauche, même moule ?

Le bon profil

Interviewée à la radio, Lucie Castets parle volontiers d’elle-même en disant «  J’ai un profil… » Faut-il être, profondément, sincèrement (Il n’est pas question de mettre en question l’engagement de Lucie Castets) ou bien avoir le profil ? La politique serait-elle un puzzle où trouver la place qui nous serait destinée ? Ne s’agirait-il pas davantage de créer cette place ? D’innover ? Au-delà de Lucie Castets ou d’autres personnes politiques, le langage commun à ce milieu, même en tenant compte des oppositions, parfois violentes, ce langage ne traduit-il pas une pesanteur de la pensée, une uniformité des voies proposées ? Pensée binaire : pour ou contre.

Stratégie

Tout ceci n’est que stratégie. Le Président diffère en espérant épuiser l’opposition. Celle-ci propose un nom comme une cartouche tirée sans dommage . Au fond, la situation pourrait être résumée par la formule : «  Si tu avances quand je recule, comment veux-tu que… ? » Ne serions-nous pas dans ce que Umberto Eco appelait la sodomokinésie ? Version politique, tango et valse réunis.

En conclusion

Les experts, analystes et exégètes consultés par Talpa sont unanimes : le président Macron ne peut pas différer la nomination d’un premier ministre au-delà de la fin de son mandat. Il devra alors rendre les horloges de la République qu’il astique en ce moment.