MA CHANCE MOI AUSSI
30 septembre 2025Ma chance moi aussi choisie comme cause principale de la 17° édition de Glisse en cœur, en mars 2026.
Entretien avec Mathieu Ferrand qui participe à la communication de l’association.
Comment définir l’aide apportée par votre association aux enfants ?
Elle intervient sur le long terme. Nous prenons les enfants à partir de six ans, pendant dix ans, jusqu’à la sortie du collège. En 2024 un cabinet de conseil indépendant a effectué une étude d’après tous les résultats. Ils sont là, bien présents. Nous savons que les enfants et les parents sont satisfaits parce que dès qu’un enfant entre dans l’association, les autres de la fratrie le suivent quand ils sont en âge de le faire.
L’association n’existe que depuis dix ans ; il est donc trop tôt pour dire que tous les enfants resteront jusqu’à la 3ème. Il est cependant possible de déclarer que cent pour cent des enfants qui l’ont présenté ont eu le brevet. Pour l’instant cela en représente vingt-quatre, mais les choses prennent peu à peu plus d’ampleur depuis la mise en place de notre projet pilote à Chambéry.
Votre site évoque des quartiers prioritaires et des enfants vulnérables. Que signifie ce dernier adjectif ?
Des enfants desquels le cadre familial n’est pas nécessairement le mieux adapté, même si les familles font le maximum. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous plaçons les familles au cœur de l’éducation. Nous ne nous substituons ni à l’Éducation nationale, ni aux parents. En réalité, une majorité des familles concernées vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Elles sont fréquemment monoparentales. Même si elles font preuve de bonne volonté, elles sont dépassées. C’est par exemple une maman qui travaille très tard le soir, n’a pas le temps d’aider son enfant à faire ses devoirs. Souvent les choses deviennent encore plus difficiles avec l’entrée au collège.
Votre association est soutenue par un grand nombre de mécènes et de partenaires. La cause que vous portez touche donc beaucoup de monde.
Aujourd’hui nous sommes financés à 85% par des fonds privés, essentiellement des entreprises, des mécènes, des fondations familiales ; 15% par le public. L’association ne compte aucun bénévole, que des professionnels de l’éducation ou de l’animation ; des salariés. Notre budget actuel est de 4,2 millions, et les choses ne cessent d’évoluer.
La présentation de Ma chance moi aussi parle d’accompagnement global.
Nous accueillons les enfants tous les soirs après l’école ; le mercredi nous les amenons dans les clubs de sport à l’extérieur du quartier. Après l’école, il y a 15 minutes de goûter, 45 minutes d’atelier, puis 45 minutes encore d’atelier. Chaque soir apporte du renforcement scolaire ou de l’aide aux devoirs ; l’autre partie consiste en ateliers d’éveil : comme du sport, de la musique, des ateliers psycho éducatifs autour de la santé mentale : comment exprimer ses émotions, etc.
L’association a été créée par André Payerne, après qu’il a vu toutes les données concernant les quartiers prioritaires, avec l’apport de gens venus de l’Éducation nationale. La force de l’association tient à son évolutivité, au tissu des gens qui la constituent, venant du marketing pour la recherche des fonds, de l’animation, de l’éducation. Les programmes éducationnels ne viennent pas verticalement de la direction, mais de nos référents qui accompagnent nos enfants tous les jours. Le programme se construit donc à partir des enfants.
Partir du terrain humain et social, quoi de mieux?