Marinade et mélenchonade
6 décembre 2024La marinade est un élément important de la gastronomie, mais aussi de la politique. Une marinade appuyée par une mélenchonade peut avoir un effet saisissant.
La marinade politique
La marinade politique demande du temps. Celle que nous évoquons a débuté en 1972 et a nécessité de l’énergie, sous forme d’électricité essentiellement. Les ingrédients ont évolué au fil du temps, se sont remplacés, mélangés à la manière de ces tonneaux de vin dans lesquels ont puise chaque année une quantité que l’on remplace par la quantité équivalente du vin de l’année. Dans un souci de précision, mentionnons qu’en 1972 il s’agissait d’une jean-marinade. La fille de la maison reprit les fourneaux en 2011. C’est en 2018 que la cuisinière décide de changer une partie de la recette et le nom de celle-ci. Cette évolution s’accompagne de la mise à l’écart du cuisinier touilleur fondateur. Il s’agissait de rendre la recette plus attractive en se débarrassant d’un fond qui avait tendance à attacher. Mais comme c’est le fond qui manque le moins, celui-ci remonte de temps à autre, donnant à la recette un goût un peu amer.
Sauce politique
La marinade s’est accommodée de toutes les tendances politiques et gastronomiques, incluant parfois des produits d’assez basse qualité, voire pas assez finis pour une gastronomie politique exigeante. Faute de goût que la marinade tente de rectifier afin de produire une sauce plus lisse et brillante.
La cuvée Barnier
Dernièrement, la marinade a connu quelques coups de surchauffe judiciaire et a trouvé de quoi rallonger la sauce. Alors que l’on n’avait recours jusqu’alors qu’a du vin blanc local, l’adjonction de gros rouge mélenchonien a permis de mettre sur le carreau l’assemblage de crus divers qui formait la cuvée-marinade Barnier. Celle-ci n’a pas eu le temps de développer des arômes propres à séduire les palais des Français.
Sagesse populaire ?
Aurons-nous de la marinade à noël ? C’est drôle, chaque mouvement politique pense avoir la meilleure recette pour faire le bonheur des Français. Il faudrait créer un concours du meilleur programme politique comme celui du meilleur pâté en croûte. La meilleure farce serait récompensée et portée au pouvoir. Celle du gouvernement Barnier a été très courte, et il paraît que les farces les plus courtes sont les meilleures. Parfois la sagesse populaire se goure.
Codicille
La marinade-mélenchonade doit son succès actuel aux recettes foirées depuis des lustres par les occupants des palais de la République, par celles et ceux qui sont censés nous représenter et pensent parfois davantage à se représenter eux-mêmes, dans les médias, aux élections à venir. Interviewée une fois de plus sur les zondes de la radio publique, Yaël Braun-Pivet a une fois de plus émaillé son propos d’un nombre incalculable de « Moi je… » alors qu’elle prônait une approche collective.
Petit jeu : amusez-vous à remplacer chaque ingrédient de la marinade représentée dans le dessin par une personnalité politique. Et surtout, pas d’inquiétude, rien qu’une bonne macaronade ne saurait faire glisser