Mettre à l’index

Mettre à l’index

21 mai 2024 Non Par Paul Rassat

Après avoir évoqué le « Pointer du doigt » développé à partir d’un écrit d’Éric Chauvier, signalons que mettre à l’index ne signifie pas forcément interdire. D’après le dictionnaire, l’index est ce « Doigt de la main le plus proche du pouce et dont on se sert en particulier pour indiquer, montrer quelque chose à quelqu’un. » Dans le discours, ce doigt qui désigne se nomme un embrayeur.

Les embrayeurs

Voici ce qu’en dit brièvement Wikipedia : « En linguistique, un embrayeur (ou indicateur, ou indice de l’énonciation) est une unité renvoyant à l’énonciation et participant à l’actualisation d’un énoncé comme les pronoms « je » et « tu » (ou « nous » et « vous ») qui désignent l’émetteur et le récepteur du propos, les adjectifs démonstratifs et possessifs qui y renvoient, les adverbes de lieu (« ici » et « là »), les adverbes de temps (« maintenant », « aujourd’hui » ou « hier ») ». Pour simplifier, disons que les embrayeurs sont le signe qu’il y a quelqu’un qui cause et que le discours, l’espace et le temps s’organisent autour de lui, de son point de vue, de sa perception de l’environnement, du monde. C’est pas rien !

C’est pas rien !

Cette personne qui vit son discours résiste au monde soi-disant objectif que nous donnent les chiffres. Ajoutez à ce monde l’informatique, la technologie, l’intelligence artificielle, le GPS. Que reste-t-il de nous, de notre subjectivité, de nos émotions véritables dans ce monde architecturé pour notre divertissement ? Architecturé pour nous divertir, c’est-à-dire pour nous détourner de toute manifestation de réflexion personnelle approfondie ?

Le sursaut de l’index

Alors, dans un dernier sursaut, notre index linguistique pointe ce qu’il peut. En amont, derrière, à la base, partant de là nous relient encore un peu à une forme de réalité. Au final ressemble autant à une destination qu’à une conclusion. Et puis ce – qui rythme tout ! «  Ce film-là, ce festival-là, ce parti-là… » Nous vivons un là-là-land permanent. C’est qu’il faut se cramponner dans ce flux incessant d’infos hors sol qui plus d’un en emporta !

Sur

Restons sur Paris, sur ici ou là…sur nos téléphones, sur un événement afin de ne pas couler. On risquerait alors de nous montrer du doigt sans pouvoir nous secourir. Au final.