Nos voisins ne parlent pas à tout le monde
16 mai 2021Comment reconnaître des voisins ?
Ce sont des gens qui habitent près de chez soi mais avec lesquels on n’entretient pas de bonnes relations, voire pas de relations du tout, sinon ce serait des amis. Comment distinguer l’élément mâle de l’élément femelle ? Le mâle se reconnaît à sa démarche un peu raide, légèrement guindée, signe qu’il a de lui-même une haute idée qu’il ne souhaite pas dissiper. Il garde donc les fesses serrées car, ayant peu d’idées, il tente par tous les moyens de ne pas les laisser s’échapper. La femelle est plus souple, artificiellement blonde afin qu’on ne la confonde pas avec le mâle. En saison, elle fait trempette dans le lac tout proche qui baigne son jardin, équipée d’une immense « frite » en mousse destinée à assurer sa flottabilité. C’est qu’elle ne croit guère en la poussée d’Archimède à qui elle n’a pas été présentée et de qui elle n’est pas sûre qu’il n’ait pas été noir.
Nos voisins ne parlent pas à tout le monde.
Simple bon sens. Il n’est littéralement pas possible de vouloir parler à tous, au monde entier. Ce serait prétentieux. Et puis parler à tout individu rencontré prendrait un temps fou et soumettrait le système communicatif, relationnel, voire affectif de nos voisins au hasard de rencontres non programmées, non maîtrisées et forcément imparfaites. Le principe d’une sélection et l’exclusion des noirs et des arabes d’un système de communication s’avère très pertinent dans la mesure où il mène à davantage d’efficacité.
Ouverture d’esprit, esprit de justice
Ne parler ni aux noirs ni aux jaunes aurait pu être jugé raciste ; mais le choix effectué, assumé et proclamé par nos voisins traduit une grande ouverture d’esprit. On associe couramment et à tort les noirs à une race. Notons cependant qu’il existe des noirs plus ou moins noirs et que, à moins d’être spécialiste, il est difficile de discerner toutes les nuances. Il est donc plus sage, dans un souci d’honnêteté et de justice, de ne parler à aucun d’entre eux afin de ne pas léser les autres.
Les arabes, eux, ne sont pas noirs. Ils n’ont pas de couleur spéciale qui les différencierait d’autres méditerranéens, sinon que les touristes apprécient en général qu’ils fassent couleur locale dans les pays d’Afrique où ils aiment à découvrir leur mode de vie souvent frugal et peu tourné vers un consumérisme dont les indigènes laissent aux ressortissants des pays les plus riches le soin d’assumer la culpabilité qui tend à remplacer le péché originel. Les uns ont vocation à crever de pauvreté, les autres du diabète et du cholestérol. A chacun son croissant ou sa croix.
Principe de précaution
Remarquons que les non initiés confondent allègrement arabes et berbères bien que ces derniers soient des indo européens, très souvent aux yeux bleus ou verts, qui ont vocation à tenir les petites épiceries de quartier dans notre bel Hexagone si leurs papiers sont en règle et sont ainsi éligibles à des métiers de service qui leur valent l’extrême gratitude si souvent exprimée des consommateurs qui n’ont pas la possibilité de s’ouvrir à l’offre toujours grandissante des supermarchés. Or donc, nos voisins ne sont pas racistes, comme le démontrent les arguments exprimés ci-dessus ; ils appliquent tout bonnement le sage principe de précaution.
Le principal est d’être bien introduit
Ces quelques précisions et insignifiantes restrictions mises à part, nos voisins parlent à tous les autres, ce qui n’est pas un mince exploit. Aux gens du cru car, comme aime à plastronner le mâle « J’y ai été introduit (dans le cru) » (d’où peut-être la constriction anale évoquée plus haut), et aux gens du cuit car le couple porte des jeans Levi-Strauss, ce qui dénote une certaine culture. Au fond, nos voisins sont de bonnes gens qui s’auto proclament tolérants et vous disent où, quel jour et à quelle heure aller vous baigner afin de ne pas déranger madame, qui puisse ainsi garder la frite et barboter dans ce petit coin privatisé d’espace public, et qui sélectionnent soigneusement leurs fréquentations afin de sauvegarder certaines valeurs régionales endémiques et consanguines.
L’absence de conscience parfaitement tranquille
Une suggestion afin de porter cette règle de vie à son plus haut point d’efficacité : pourquoi ne pas s’exclure soi-même de sa propre communication aux autres, ou à certains autres ? Ceci supprimerait toute hésitation, réduirait à zéro les cas de conscience, voire la conscience elle –même, dans le souci d’optimiser les modes de communication.