Onomastique et politique

Onomastique et politique

4 septembre 2024 0 Par Paul Rassat

L’onomastique est l’étude des noms propres. Puisque nous pataugeons dans la choucroute pour les uns, dans la semoule pour les autres, depuis la dissolution, et que les sciences parallèles semblent aussi importantes que la raison dans la nomination du futur premier ministre, tournons-nous vers l’onomastique. Mitterrand consultait bien Élizabeth Teissier.

Macron

Le macron est ce signe qui prend la forme d’une barre située au-dessus d’une voyelle. Il  indique une prononciation longue dans certaines langues. On relèvera aussi chez wikipédia « Le couple macron ~ brève est d’un usage très fréquent en phonologie : c’est en effet un artifice philologique. Ainsi, par nature, le macron allonge.

Édouard Philippe

Édouard Philippe correspondait parfaitement à la volonté de «  en même temps », puisque le premier premier ministre de Macron présentait la particularité d’avoir un prénom pour patronyme. Il est d’ailleurs curieux qu’Amélie Nothomb n’ait pas écrit de roman sur le sujet. Le nom de Xavier Bertrand court en ce moment pour le poste de cinquième premier ministre de Macron. Mais sa nomination serait une redite maladroite en terme d’onomastique.

Jean Castex

Jean Castex a eu pour lui la souplesse du latex. Un premier ministre est considéré comme un fusible protégeant le président. Jean Castex fut un préservatif protégeant des grossesses indésirées, la pratique étant de la faire à l’envers et un enfant dans le dos dans le monde politique.

Élisabeth Borne

Adéquation parfaite entre «  En marche » et la route à suivre. William Styron avait écrit La marche forcée. Borne a fait son chemin à coups de 49.3

Gabriel Attal

L’étymologie de Attal renvoie à portefaix. Ainsi quatrième premier ministre de l’ère Macron était-il censé porter tout le poids d’une renaissance. Dans le même temps son prénom Gabriel était l’annonce, sinon l’Annonciation, d’une nouvelle fertilité. Las ! L’érection divine transmuée en élections désastreuses provoqua une surprenante dissolution : même l’Esprit Saint n’y retrouve pas ses petits.

Cazeneuve et les autres

Macron prend donc son temps. Il ne se contente pas de rallonger les voyelles ; il rallonge le calendrier, joue du tempo pour entretenir le suspens. Parmi les cinquièmes premiers ministres pressentis, outre Xavier Bertrand, il y a Bernard Cazeneuve. Comme le Saint Bernard, il viendrait sauver la République, muni de son tonnelet de démocratie vraie. Et puis, il ferait case neuve ! C’est dire si le gaillard plaît ! Apparaît aussi le nom de Thierry Beaudet : belle bête de somme méconnue.

Cet article ne fait ni avancer, ni reculer. Il paraît, aux dernières nouvelles, que Macron étudie à fond l’hypothèse Xavier Bertrand. Pourquoi ne pas dénicher un prénom composé suivi d’un prénom patronyme ? Ce serait faire de la politique autrement.

La France est servie !

Avec tous ces serviteurs potentiels de La France, impossible de ne pas penser à l’expression  » Madame est servie! » transformée en  » La France est servie! ». Ne pas laisser refroidir.