Paroles d’enfants

Paroles d’enfants

15 septembre 2025 0 Par Paul Rassat

Paroles d’enfants devenus grands.

Emmanuel

— Maman, je veux dormir avec toi et t’épouser.

— Ce n’est pas possible. Tu es mon fils adoré, tu es encore tout jeune.

— Ben alors je t’épouserai quand je serai grand.

— Ne dis pas de bêtises Emmanuel, je te répète que je suis ta maman ! On n’épouse pas sa maman, ça ne se fait pas.

— Je ne peux pas être en même temps ton fils et ton mari ?

Jean-Marie

— Arrête de torturer les bêtes du jardin !

— Mais je fais rien de mal, je joue avec elles.

— Et ne rejoue plus avec l’électricité, c’est dangereux, Jean-Marie.

Jean-Luc

— Du catch, et puis quoi encore ? Tu veux faire du catch !

— Oui, je veux apprendre toutes les prises de soumission.

— Quelle lubie ! Pour quelle raison ?

— Je veux rester insoumis.

— Quelle tête de pioche ce Jean-Luc !

François

— Papa, maman, j’ai été élu délégué de classe !

— C’est bien fiston, tu avais un programme ?

— Ben non. J’ai dit que j’allais faire la synthèse des programmes des autres. Ça leur a plu. J’ai beaucoup plu.

— Tu es un malin, François. Mais tu trouveras toujours quelqu’un qui a plu davantage que toi en faisant du « en même temps. »

Nicolas

— J’veux être président de la République !

— Nicolas, tu nous bassines !

—J’vous dis que j’veux être président d’la République. J’y penserai en me rasant quand je serai grand.

— Tu sais que tu ne seras jamais très grand, le médecin l’a dit.

— Justement mon statut compensera ma taille. J’veux être Président, c’est du sérieux.

Charles

— Charles, arrêtez de jouer avec ce képi.

Jordan

— Tu cherches quelque chose ?

— Pas précisément. Je cherche ce que je cherche.

— Ce ne serait pas à devenir Marine à la place de Marine, Jordan ?

— Je ne sais pas. Je cherche en tournant toujours à droite pour ne pas me perdre.

François

— On dirait que tu nous caches quelque chose.

— Moi ?

— Oui, toi. Comme si à ton âge tu avais déjà une double vie, un double foyer, des intentons insaisissables.

— C’est que je crois aux forces de l’esprit qui s’ajoutent à celles de la matière.

— Tu es insaisissable, François. Une énigme.

Rachida

— Tu confonds fellation et inflation ?

— Non, je me suis trompée. L’inflation, c’est quand les prix montent. La fellation, c’est pour faire monter…

— Ça va, Rachida, on a compris.