Présidence de la République et éleveurs de candidats

Présidence de la République et éleveurs de candidats

7 août 2021 Non Par Paul Rassat

Alors que piaffent les jockeys qui vont participer à la course aux Présidentielles de 2022, Talpa a retrouvé une conversation qui pourrait nous éclairer. Cet entretien a eu lieu avant 2017 avec Mme et M. Marianne, éleveurs de candidats à la Présidence de La République.

La vocation

—  Mme, Monsieur Marianne, vous êtes éleveurs de candidats à la Présidence de la République. D’où vous viennent cette vocation et cette profession tellement inhabituelles ?

— On peut dire que c’est une tradition familiale. Nous avons repris la structure mise en place par nos parents au début de la 5° République. Il serait possible cependant de remonter jusqu’à la monarchie dans l’entourage immédiat de laquelle se tenaient nos ancêtres qui étaient alors précepteurs, conseillers, gens de compagnie et de confiance.

La nécessaire neutralité

—  Tous ceux que vous élevez ne deviennent pas Présidents. Qu’éprouvez-vous en cas d’échec d’un de vos poulains ?

—  Rien de particulier puisque forcément un autre de nos poulains est élu. Nous les élevons tous, tous les candidats.

—  Ils sont pourtant si différents !

—  Oui, n’est-ce pas. Nous respectons leur personnalité, leurs différences afin de ne pas fausser le jeu démocratique.

—  Que leur apportez-vous, alors ?

—  La confiance en soi, le renforcement de l’ego, la force de caractère, la chasse en meute.

—  Comment vous-y prenez-vous ?

—  Permettez-nous de garder le secret quant à nos méthodes car nous ne tenons pas à inspirer de pâles imitateurs.

Sujets de fierté

—  Votre plus grande satisfaction ?

—  François.

—  Mitterrand ?

—  Non, Hollande.

— Pourtant…

—  Justement. Personne n’aurait misé un kopeck sur lui, il a pourtant été élu. La discrétion est parfois un atout déterminant.

—  Vous pensez à quelqu’un en affirmant ceci ?

—  Pas vraiment ; mais il ne suffit pas d’exhiber de belles montres pour être à l’heure.

Et l’autre François ?

—  Lequel ?

—  Bayrou.

—  Lui ? Il nous aime trop pour se séparer de nous. Et puis, c’est un disciple d’Ulysse, pour lui le voyage importe plus que l’objectif

—  Pour revenir à François Hollande, on ne peut pas dire que sa Présidence puisse être considérée comme un succès.

—  Ce n’est pas notre affaire. Nous les menons à la Présidence, nous les mettons dans les meilleures conditions possibles et c’est ensuite à eux de jouer dans ce parcours d’obstacles.

Les pronostics

— À  eux ou à elles. Vous dites « à eux » mais il y a aussi des femmes.

—  Vous avez raison. Il y a eu Ségolène, Marine maintenant, Marion bientôt.

—  Un pronostic pour 2017 ?

—  Nous fausserions le jeu.

—  Une leçon, un conseil ?

—  Ne pas se prendre pour ce qu’on n’est pas. Jean-Marie, par exemple, a voulu se prendre pour un pur sang alors qu’il est plutôt du genre percheron.

—  Jean-Luc ? Macron ? Marine le Pen ?

—  Même conseil pour les trois, éviter les contrepèteries.

—  J’enc…, cramons, mais je ne vois pas pour Marine.

— Ma reine le p…

—  D’où son nouveau mouvement qui ne fait pas référence à son patronyme ! Vos enfants comptent reprendre votre élevage de candidats ?

—  Nous le souhaiterions car c’est une activité très lucrative mais menacée, malheureusement. Vous avez certainement entendu parler de cette volonté de remplacer les élections par des tirages au sort.

— Ce n’est pas crédible.

—  Allez savoir !