Printemps arabes et autres

Printemps arabes et autres

29 mai 2022 Non Par Paul Rassat

Souvenirs de pré-printemps arabe

Années 66-69. Bourguiba règne sur la Tunisie. Il tient de longs discours à la télévision. En arabe. Y parle de son testicule mal descendu. Y dénonce le coût pour le pays du ramadan  qui exige l’importation de nourriture. Il va jusqu’à boire un verre d’eau pendant le jeûne. On jase le jour où la presse tunisienne se fait l’écho d’un événement sans précédent. On a refoulé d’un café tunisois une femme voilée ! Malgré le monolithisme politique, les droits de la femme sont mis en avant. Les couples d’amoureux s’affichent assez librement. Événement encore quand des femmes policières interviennent à Tunis. Les piétons les provoquent en traversant n’importe comment. Souvenir de celle-ci qui se fit obéir d’une prise de judo. Respect immédiat ! Printemps !

Grand débat

Que faut-il penser des horaires de piscine réservés au burkini ? Pour ? Contre ? Unifier ? Diversifier ? Horaires mixtes et non mixtes ? 3° âge ? À l’inverse, fonctionner comme ce Procuste de la mythologie qui se promenait avec son lit. Il y étendait tous les passants. Étirait les corps trop petits, coupait ceux qui dépassaient. « Encore une histoire de vivre   ensemble » dira l’autre. Auquel on répondra, façon Souchon « Le respect s’perd… »

La lettre et l’esprit

L’adhésion à un texte sacré indiscutable et décontextualisé relève du psittacisme. On répète, à l’image d’un perroquet. Le respect pour le respect, qui ne fait plus sens, déshumanise. Notre enseignement, lui aussi, en souffre. Il est temps de retrouver non pas une renaissance mais une évolution permanente. Talpa a un dada ( et même une écurie entière !) : l’intelligence en arborescence. L’intelligence qui relie. À l’inverse de la ligne droite. Celle-ci n’est le chemin le plus court d’un point à un autre qu’en géométrie. Il faut réinventer en permanence, critiquer, remettre en question, se tromper éventuellement pour avancer, évoluer. Il vaut d’ailleurs mieux parler d’évolution que de transition. Celle-ci n’est que le passage d’un état statique à un autre état statique. Faisons souffler l’esprit pour enrichir la lettre. Vive le printemps permanent !