Réparateur de vélos à domicile.

Réparateur de vélos à domicile.

18 mai 2025 0 Par Paul Rassat

Originaire de Pau, Philippe Alzieu  garde un accent chantant. La rencontre est inopinée, souriante et chaleureuse. Il est réparateur de vélos à domicile.

— J’ai été moniteur de ski dans les Pyrénées pendant 35 ans. Je suis ici depuis 4 ans après avoir été moniteur de ski en Lorraine sur une piste en intérieur, donc toute l’année. Alors que j’enseignais le slalom à une lycéenne, celle-ci m’a vanté les mérites d’Annecy où je suis arrivé après le Covid.

La découverte du lac m’a fait prendre immédiatement la décision de rester. «  C’est là que ça se passe ! » Contrairement à la Lorraine où j’étais moniteur de ski toute l’année, je devais trouver une activité d’été. Même si, à 68 ans, j’aurais l’âge  de ne plus travailler, mais ça ne me convient pas. Il y avait des vélos partout ! Je suis allé me renseigner à la chambre de commerce. Non, il ne faut pas de diplôme pour réparer les vélos. J’ai quand même décidé de suivre deux formations et je me suis inscrit comme travailleur indépendant. À l’école de ski du Semnoz, où j’enseigne, Thibaut m’a orienté vers  le patron des magasins de location Roul’ma Poule. Nous avons immédiatement sympathisé. Mon rôle est d’aller dépanner directement sur le terrain les vélos loués. Cette partie de mon travail se déroule plutôt l’après-midi. Le matin, des habitués, des gens qui me découvrent par ma page Google Business ou par le bouche à oreille m’appellent. Ce matin, par exemple, j’ai eu 6 interventions.

Les vélos de location ? Un parc d’un millier environ. Comme ils sont bien entretenus, en bon état, j’interviens surtout pour des crevaisons, ou un bris de chaîne sur les vélos électriques parce que les gens ne les maîtrisent pas bien. Les vélos de mes clients, eux, sont souvent anciens. D’où des problèmes de freinage. Ces vélos anciens, ce ne sont jamais que des vélos de l’époque où j’étais gamin, c’est pour cette raison que je les apprécie. Mais dans tout ça, l’essentiel, c’est la rencontre. Hier, par exemple, un monsieur m’appelle d’Annecy-le-Vieux. Le vélo sert de lien pour la discussion. Alors je lui demande : « Et vous, qu’est-ce que vous faites ? ». Il me répond : «  Je suis sportif de haut niveau. Je suis dans l’équipe de France de ski de fond. » Et puis je parle anglais, espagnol, ce qui est très utile pendant l’été. J’adore le contact, les gens qui viennent de l’autre bout du monde.

L’enthousiasme de Philippe est tel que la conversation roule encore un bon moment, simplement pour le plaisir, la découverte.