S’emparer

S’emparer :  « Prendre possession de quelque chose.

 Se rendre maître de quelque chose, prendre (par la force, l’habileté, la ruse, etc.) un bien appartenant à autrui… Prendre possession de quelque chose (par la pensée, les sens) en arrivant à la pleine connaissance, à la pleine conscience de celle-ci…S’emparer de la conversation. L’accaparer…Retenir quelqu’un, lui ôter la liberté de partir, d’agir comme il l’entend…Prendre possession de quelqu’un sans qu’il puisse s’y opposer, l’envahir…. »

S’emparer, s’approprier

Le verbe s’emparer, s’est emparé du domaine de la communication. S’approprier lui tient compagnie. Encore première ministre, E. Borne devait s’emparer du problème des violences scolaires. Un acteur doit s’emparer du personnage qu’il joue. Poutine rêve de s’emparer de l’Ukraine. Après s’être emparé de la chatte des femmes, Trump veut s’emparer du Canada, du Groenland, de Panama. La Chine veut s’emparer des terres rares. Si tout le monde veut s’emparer de tout, il est normal que nous assistions et que nous participions à une bagarre de chiffonniers.

Le vocabulaire modèle le monde

On ne remporte plus une médaille, on la prend. Il ne s’agit plus alors d’être meilleur que les autres par ses qualités personnelles mais de s’approprier, de profiter de l’occasion, du rapport de force. C’est ce que traduit de plus en plus notre langage commercial. Il nous faut faire de bonnes affaires. Pour cela, profitons de la dérégulation. Destructeur, faisons-nous passer pour sauveur, restaurateur d’un âge d’or qui n’a jamais existé. Devenons bonimenteur. Henri Salvador chantait Le loup, la biche et le chevalier. « Une chanson douce / Que me chantait   ma maman / En suçant mon pouce / J’écoutais en m’endormant… » Nous écoutons en regardant les écrans, en suçant les médias et il n’est pas certain que Trump, Poutine et Xi Jinping ressemblent à de beaux chevaliers venant sauver la veuve et l’orphelin.

Une chanson douce, que me chantait Vladimir dans un ensemble choral impliquant Donald et Xi… «  Aie confiance, crois en moi…Fais un somme…Je suis là…Aie confiance » chante le serpent Kaa dans Le livre de la jungle.

Codicille

Entendu aux infos de mi journée, sur les zondes publiques, ce journaliste déclarer à propos de la rougeole : « Un groupe de cas, un cluster a été détecté. »  Un foyer ? Il y a cinquante ans, il avait été décidé de résister à l’invasion linguistique venue des USA, de l’Angleterre et du commerce. Trump gère son monde comme une entreprise commerciale et nos journalistes s’excuseraient de parler français. Il ne s’agit ni de résister, ni de plier, mais de faire preuve de culture .