Extrême

D’après le TLFi l’extrême est ce qui est au bout de tout, ce qui termine un espace. On peut alors se demander pourquoi le Rassemblement National refuse l’appellation d’extrême droite. N’accepte-t-il pas, dans l’espace politique » de marquer une frontière et de s’affirmer véritablement ainsi ? C’est donc signifier qu’il y a plus à droite que le RN.

Battre la mesure

 Le même dictionnaire indique que l’adjectif extrême excède la mesure ordinaire. Le tout étant de savoir si ce dépassement est négatif ou positif. Cette autre acception, «  qui est-a-dessus des autres » ne devrait pas poser problème. Celle qui suit «  qui est éloigné de la modération » mérite réflexion. Notre époque est censée boire avec modération et faire preuve de mesure. Dans les faits, on constate cependant que l’excès, dans les médias par exemple, l’emporte de loin sur la mesure. Exploits sportifs, provocation médiatique occupent les écrans et y font sensation.

Le pire

L’adjectif extrême vient du latin extremus, qui, de mémoire, ne figure pas dans les albums d’Astérix. À vérifier cependant. Extremus veut dire «  le plus à l’extérieur, le dernier, le pire. » Et c’est là que le bât blesse. Lorsque l’extrémité devient morale, elle peut poser problème. Surtout quand elle constitue l’extrémité de l’extrémité. Parce que l’extrême centre ne poserait pas problème. Ni le sport extrême !

Encore un chouïa d’étymologie

Lorsqu’un ministre de la République qualifie « d’extrême droite » un média, est-ce que cela ne peut pas être entendu ? Ceux qui sont concernés crient au scandale. La chaîne CNews n’est-elle pas d’extrême droite ? Si oui, qu’elle le revendique fièrement. Si elle considère que non, qu’elle ne pousse pas les hauts cris, mais qu’elle s’appuie plutôt sur une solide argumentation. Comment un media peut-il être extrême ? C’est impossible puisque le mot media vient de medium, ce qui est moyen, ce qui est donc au centre puisque dans la moyenne.

De quelques antécédents

En 2007, le Président fraîchement élu Nicolas Sarkozy fit une escapade familiale et maltaise sur le yacht du déjà Vincent Bolloré. Certains y virent de la provocation. D’autres l’affichage d’amitiés que la fonction politique de Nicolas Sarkozy aurait dû interdire. Il y eut aussi la « Soirée du Fouquet’s » du 3 mai de la même année dont l’écho fit bling-bling. Écho qui se tassa. Même l’extrême mauvais goût finit par passer.