La place du policier
22 septembre 2025Être à sa place fait partie des recherches de sens actuelles. Quand tout est hiérarchisé, figé, la place de chacun est indiscutable. Une place pour chacun, chacun à sa place. Mais dans une société en transition comme le ministère de l’écologie ? Une place qui bouge échappe à toute forme de gestion administrative à la française, avec allées tracées au cordeau et jets d’eau aux endroits stratégiques, avec vue surplombante pour le spectacle. Mais quelle est la place du policier?
La stratégie du policier
Laurent Nuñez, préfet de police de Paris (PPP) déclarait qu’ »avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Analyses, polémiques ont suivi cette déclaration. Sans prendre parti se pose une question « Où est la place du policier ? » Quelle place lui attribue-t-on, quel rôle lui fait-on jouer, à la rencontre de quels enjeux le fait-on intervenir ? Un policier a-t-il sa place avec matraque à chaque manifestation ? La place du policier implique-t-elle d’aller au contact physique ? Il serait même possible de se demander si les violences, légitimes ou non, induites par la stratégie policière n’entraînent pas les débordements de gens venus dans les manifestations pour casser ou bien voler.
De la place au plat, ou l’inverse
La place cousine étymologiquement avec plat. Quand Annie Ernaux écrit La place en style plat, minimaliste, c’est pratiquement un pléonasme. Mais pour revenir à la place du policier, elle est forcément fuyante dans un monde de moins en moins plat et ordonné. Et puis, il arrive que les coups qu’il porte créent du relief sous forme de bosses. Peut-être faudrait-il plus de raison en notre société. On nous parle d’agriculture raisonnée. Au bord des routes fleurissent des panneaux « Fauchage raisonné. » Nicolas Sarkozy avait réinventé l’eau chaude et la politique de civilisation. Pourquoi ne pas inventer la police de civilisation dans une société à la politique raisonnée ? Ou bien la police raisonnée dans une politique raisonnable ? Le policier y aurait toute la place qui est la sienne, comme diraient les enfileurs d’éléments de langage.