Déplacés
9 novembre 2023 Non Par Paul RassatCombien de personnes font aujourd’hui partie des déplacés ? Combien victimes de guerres politiques, économiques, alimentaires, religieuses ? De combien de nations viennent-ils ? Migrants, immigrés, déplacés… Peut-être que la guerre est ce qu’il y a de plus déplacé. Une entreprise déplacée qui, par effet domino, déplace, déporte toute une région. Cette dimension déplacée répond , à l’occasion, sous forme d’effet boomerang, à un déplacement antérieur. Au point qu’on ne sait plus très bien de quoi ni d’où on était parti.
Antécédents guerriers
Référons-nous, une fois de plus, à Alain Rey. « L’histoire nous apprend donc qu’un ultimatum peut être un prétexte ou une affaire symbolique. Ehud Barak somme Yasser Arafat d’accomplir une mission impossible : arrêter dans l’heure la violence créée par des années de conflit ouvert ou larvé. Sinon, représailles…[ C’était un ultimatum]. Enfin, ce qui est ultime peut devenir atroce : il faut se souvenir du sens qu’avait pris dans l’Allemagne nazie l’expression que nous traduisons par solution finale. » Photo © Tribune de Genève.
Torture
Toujours dans À mots découverts, Alain Rey aborde la torture. « Pour désigner des réalités insupportables et qui mettent en œuvre la volonté du mal, il arrive que le langage emploie des mots neutres ou innocents. C’est le cas de torture, pris au XII ème au latin tortura, du verbe torquere, qui signifiait simplement « tourner avant de s’appliquer au corps humain. » La torture pour extorquer des aveux
Croisière
« À propos des frappes américaines en Afghanistan, on entend beaucoup parler de missiles de croisière. Ces mots sont d’apparence innocente, puisque missile, comme émissaire, n’est qu’un objet « envoyé » et croisière l’action de croiser…Les oiseaux afghans peuvent dire : « Tiens, j’ai encore croisé un missile ! »
Victime
« Devant une situation extrême, insupportable, les mots paraissent soit insuffisants, soit mal orientés. Dans le spectacle tragique du terrorisme…-qui peut ressembler à un terrorisme d’État-, des attentats, on peut retenir la violence, c’est trop peu dire, le sang, le carnage, la mort, ou bien insister sur le sort de ceux et celles qui ont subi le pire, les victimes.
C’est un mot qui exprime le sacrifice. La victime, être vivant tué pour satisfaire les dieux, était en principe un animal. » Il y a eu déplacement de l’animal à l’être humain.
Déplacement ultime
Si vis pacem para bellum nous enseignent les anciens. Si tu veux la paix prépare la guerre. Déplaçons la formule : Si vis pacem para pacem : Si tu veux la paix, prépare la paix.