Ambon.

Ambon.

26 février 2025 0 Par Paul Rassat

L’ambon est cette chaire qui dans les églises permet au prêtre de lire des textes religieux, de prêcher de cette élévation à laquelle on accédait par des marches. Monter en chair(e) peut prêter à confusion. Monter en bon est préférable. (En photo, un ambon réalisé par William Laperrière).

Cover

La revue de presse matinale sur France Inter a le mérite de nous plonger dans les liens humains de la France plus ou moins profonde, parfois oubliée. Elle fleure bon la terre du coin, un peu plus loin que le goudron des villes. Petit couac cependant depuis quelque temps. Pris peut-être par l’américanisation galopante et débordante, Claude Askolovitch emploie désormais le mot « cover » «en lieu de « couverture ». À quand «  Amérique » à la place de «  États-Unis d’Amérique » ?

Devise

Et pendant ce temps Léa Salamé continue de slalomer sur le questionnaire de Proust devenu  jeu du portrait chinois. « Thé ou café ? Si vous étiez un animal, un lieu.. ? » Le journalisme devient animation.  Et toujours cette fameuse question : « Liberté Égalité Fraternité », vous choisissez quoi ? » La devise française est l’illustration de cette phrase que l’on attribue à Aristote : «  Le total est supérieur à la somme des parties ». Ce serait l’équité, pour la devise de la France ? Mais à choisir un élément du triptyque, on amoindrit chacun des trois qui le composent. Un non sens dangereux qui  nécessite le recours à des expressions comme «  faire société, le vivre ensemble » pour recoller les  éléments qui composent notre devise.

Ce massacre à la tronçonneuse de la devise française est d’autant plus étonnant qu’elle correspond très bien, dans son entièreté, à une belle définition de la sexualité. Liberté : de choix, de consentement. Égalité : dans la relation amoureuse et ou sexuelle. Fraternité : ( à entendre de façon générique) complémentarité, don de soi. La voix des zondes est parfois étonnante et ne monte pas en bon.

Flacon

«  Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. » Le flacon ? Les tuyaux des médias souvent pleins de vide. L’ivresse de téter des tuyaux dont le contenu est « bodybuildé » à coups de substances qui nuisent profondément à la santé mentale. Souvenir du film Les dieux sont tombés sur la tête ou comment une bouteille vide de soda, lâché d’un coucou en plein vol par le pilote atterrit au milieu d’une tribu qui vit pépère dans le désert de Kalahari. Le flacon, d’abord considéré comme divin, va provoquer brouilles, entourloupes et violences. Se méfier du flacon, de l’emballage et du marketing.

Indiscuter

La Cour des Comptes espère que son diagnostic financier sera « indiscuté ». Pierre Moscovici a précisé « indiscutable et indiscuté ». Cette déclaration laisse entendre que des décisions indiscutables sont discutées ; que des discussions discutables ne sont pas discutées. Nos dirigeants ne passent-ils pas la majeure partie du temps à « indiscuter » ? «  Les Ouighours vont bien ? » «  Comment faites-vous pour attraper une femme par la chatte ? » « Ça dénazifie, mec ? » L’indiscussion générale culmine avec cette proposition de transformer la bande de Gaza en Côte d’Azur. Les Gazaouis auraient profité de cette alchimie trumpo-netanyahaine ? Que nenni ! On les relogerait dans des bidonvilles royaux installés dans des pays voisins. C’est ce que l’on nomme « l’indiscussion du monde » : un mur ici, un déplacement forcé là, des droits de douane imposés, quelques conflits d’intérêt…     

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Faire défiler verticalement sur son écran…qui tient lieu de flacon. De l’ancien français escroe : lambeau, rouleau de parchemin, registre .

Zyeux

Sauf erreur, le mot zyeux n’existe pas. On entend pourtant, lors d’une alerte enlèvement d’enfant, la description de celui-ci. Et l’on entend «  Zyeux bleus, marron… » C’est un peu comme le petit enfant qui entend : «  J’ai vu un « avion. » La liaison transforme l’avion en navion. Et l’enfant dira bientôt : «  J’ai vu un gros navion. » Sans savoir que c’est un zavion. La langue est parfois un flacon biscornu.

Hors classement

Vous aurez remarqué que les mots commentés sont présentés dans un classement alphabétique, comme dans un dictionnaire. Comme la carte, celui-ci n’est pas le territoire. Mais il est infini. Des mots y entrent, en sortent, nous relient à une forme de réalité. À nous-mêmes. Comme le ferait la liste des noms de toutes celles et ceux qui sont passés par la vie.