CHOC et chocolat sur scène
27 avril 2025Du 6 au 18 mai 2025, le Grütli de Genève propose une pièce écrite et mise en scène par Dominique Ziegler CHOC ! La friandise des dieux. « Pas de bras, pas de chocolat » assène Omar Sy dans le film Intouchables. La réplique conviendrait parfaitement à la production de chocolat qui a nécessité tant de bras d’esclaves . (Photo : plan d’un navire négrier).

De la mythologie à la rue
La mythologie précolombienne fait remonter l’usage du cacao jusqu’à Quetzalcóatl. Le chocolat débarque en Europe au XVI° siècle sous le nom de « nectar des Indes ». Au XVII° siècle la municipalité de Madrid promulgue une ordonnance pour éviter « le spectacle d’oisiveté que donnent les personnes buvant du chocolat dans la rue. » Le cacao aurait d’abord eu des vertus thérapeutiques. Une controverse naît à ce sujet. Une autre suit : le chocolat est-il une boisson ou un aliment ? Peut-on en consommer pendant le jeûne eucharistique ? On a ensuite pensé que « Ses propriétés stimulantes sont propres à exciter les ardeurs de Vénus. »

La réalité occultée
CHOC ! La friandise des dieux « est une grande fresque théâtrale qui raconte la trajectoire du cacao depuis son origine aztèque jusqu’à la transformation en produit industriel mondialisé. En suivant le chocolat à travers les siècles et les continents, c’est toute l’histoire et le présent occultés de l’humanité qui apparaissent au public. Accessible et dynamique, ce spectacle divertit autant qu’il questionne » . C’est ce que déclare Dominique Ziegler qui ajoute ainsi un peu de poil à gratter dans la boisson des dieux.
Voltaire et Montesquieu
On se souvient du Nègre de Surinam, amputé de la main droite et de la jambe gauche pour deux tentatives d’évasion qui dit au Candide de Voltaire « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. » Sucre, café, cacao…nécessitaient beaucoup de bras et de mauvais traitements pour satisfaire les goûts des Européens. Montesquieu dénonçait l’esclavage mais détenait des actions de la Compagnie des Indes qui le pratiquait ! Dominique Ziegler, à son habitude, gratouille les bonnes consciences endormies, celle de la Suisse comprise.