Cinéma italien à Annecy

Cinéma italien à Annecy

11 octobre 2025 0 Par Paul Rassat

Le numéro 30 de Passerelle (octobre 92), « magazine culturel Annecy » mettait en couverture le portrait de Claudia Cardinale.

L’édito nous reporte au printemps 83. La naissance de ce qui deviendra le Festival du Cinéma italien. Apparaissent le CAC, les MJC de Novel et des Marquisats ; Jean Gili, Christian Depuyer, Angelo Mazzone, Pierre Todeschini…

Un coup d’essai

On lit : « Dès cette édition, qui n’était pas destinée à se pérenniser, c’est l’enthousiasme du public et des cinéastes annéciens. On découvre Pupi Avati, Vittorio de Seta. Point de compétition, mais lors du bilan, un souhait unanime : il faut renouveler l’opération. » Ce qui sera fait.

L’esprit de cet événement ? La découverte. D’auteurs méconnus en France, de jeunes acteurs inconnus aussi bien en Italie qu’en France. Le Festival du Cinéma italien devient lui aussi une passerelle.

1985

Les Rencontres accueillent Mario Monicelli, Nani Moretti.

1986

Hommage à Alberto Sordi, en sa présence et celle de Vittorio Gassman. Rétrospective Visconti, découverte de Sergio Castellitto…

1987

Hommage à Alberto Moravia, en sa présence, découverte des films d’Ermanno Olmi.

1988

Ce fut l’année Pasolini, l’hommage à Sergio Leone, en sa présence, et la création du prix qui porta son nom.

1989

Pupi Avati était à l’honneur.

1990

Les frères Taviani…

En 1992, le jury était composé  de Maruschka Detmers, Danièle Heymann, Marie Laforêt, Jean-Marie Drot, Alberto Lattuada, Claude Sautet. Le Grand Prix des Rencontres et le Prix Spécial du Jury recevaient «  Il bacio », une sculpture de Max Herlin.

Grandeur et décadence

 Maintenant le cinéma italien bat de l’aile. Certains font semblant de vouloir le ressusciter, mais il semble que le cœur et les moyens n’y soient plus. Le prétexte de l’ex directeur de Bonlieu ? Ce ne serait pas de l’art vivant. Quoi de plus vivant que la chaleur de rencontres entre amateurs, passionnés, professionnels, curieux ? De rencontres qui réunissaient toute la ville, alors que le cinéma d’animation se joue de plus en plus dans un bastion pro ? Bien sûr, il y aura le Haras, mais l’esprit n’est pas le même.

Max Herlin est mort il y a peu. Sa sculpture Édifice organique sert de support aux fils électriques du village de noël. Parfois on y appuie des poubelles.

Il ne s’agit pas de dire naïvement que c’était mieux avant. Mais s’inspirer de ce qui a fondé la culture annécienne devrait permettre d’échapper à la submersion de l’événementiel touristique.