Freination

Freination

29 novembre 2025 0 Par Paul Rassat

Au nom freination, ou frénation, correspond l’adjectif freinateur, freinatrice, « Qui agit à la manière d’un frein qui modère une activité (de l’organisme) ». Freination dérive de frein si vous n’appuyez pas suffisamment fort sur celui-ci. Quant au mot frein,  il vient du latin frenum «  bride, mors, frein. » On dit qu’un cheval mord son frein, ce qui passe mieux que « Un cheval mord son mors. » Le frein du prépuce n’empêche pas la circoncision. À propos de celle-ci, souvenir d’une charade. Mon premier est un combustible solide, mon 2° est un combustible solide, mon 3° est un combustible solide, mon 4° est un combustible liquide. Mon tout est une cérémonie religieuse. Réponse : «  Ouille, ouille, ouille, ma zoute ! » Un frein efficace aurait pour rôle d’empêcher ce genre de jeu de mots désastreux.

Freination ou abdication ?

Sarah Barukh a créé l’association 125 et après ainsi qu’une Safe Place. Celle-ci est un espace sécurisé. Il permet aux victimes de dénoncer les violences conjugales ou le sexisme qu’elles subissent. Initiative remarquable, malheureusement indispensable . Ceci dit, pourquoi cette torsion de la langue via l’anglais ? Une freination de l’invasion linguistique ne s’impose-t-elle pas ? L’impérialisme de la langue anglaise et l’acceptation de celui-ci est une capitulation devant cette violence linguistique. Il pourrait sembler incongru de rapprocher des violences physiques et psychologiques subies par des centaines de milliers de femmes et la violence des mots.    

Au gré des vents

Pourtant cette invasion linguistique facilite grandement les excès d’un Trump. En Europe et partout dans le monde, il est en territoire déjà conquis par la langue, par la culture du fast food et du fast thinking : se nourrir vite, penser vite, ne rien fixer dans son esprit. Tourner au gré du vent, comme ce personnage politique à qui on reprochait ses revirements de girouette. Il répondait : «  Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. » Et nous tournons désormais à chaque vent du président des USA, aussi nauséabond soit-il.