Physique quantique, « Helgoland » de Carlo Rovelli

Physique quantique, « Helgoland » de Carlo Rovelli

3 janvier 2022 Non Par Paul Rassat

Accepter l’indétermination

Réflexions à partir de quelques extraits du livre Helgoland de Carlo Revelli . « La solidité de la vision classique du monde n’est que notre propre myopie. Les certitudes de la physique classique ne sont que des probabilités…Le monde se fragmente en un jeu de points de vue, qui n’admet pas de vision  globale unique. C’est un monde de perspectives, de manifestations et non d’entités aux propriétés définies ou de faits univoques…. »

Notre place dans l’Univers

« Je veux une théorie physique qui rende compte de la structure de l’Univers., qui clarifie ce qu’est un observateur à l’intérieur d’un Univers, et non une théorie qui fait dépendre l’Univers du « moi » qui l’observe. »

 Alors, que penser de cette injonction reprise par nos dirigeants  à faire face à la réalité ?

Carlo Rovelli cite Bertrand Russell « Le matériau brut dont est fait le monde, n’est pas de deux sortes, la matière et l’esprit ; il est simplement arrangé en différentes structures par  ses interrelations… » C’est, d’une certaine manière, ce qu’explique Jean-François Billeter, philosophe sinologue. Peut-on pousser cette réflexion jusqu’à dire qu’il est caricatural de parler de « la vraie vie », d’opposer l’imaginaire et le réel ?

Interrelations

Un observateur forme un triangle à trois avec les interrelations entre deux particules, deux faits, deux phénomènes qu’il observe. Dans « Mensonge romantique et vérité romanesque » René Girard avance que, dans une relation à deux, nous sommes toujours trois : Don Quichotte, Dulcinée, la chevalerie…On peut étendre le concept au théâtre de boulevard, à la Trinité…Les principes de la physique quantique n’imprègnent -ils pas fondamentalement nos esprits alors que la plupart de nos dirigeants nous vendent un monde binaire ? Dans le domaine de l’enseignement, un professeur ne faisant qu’un avec le programme, et donc dépourvu d’une « 3°dimension » avec ses élèves n’est-il pas  boiteux ?

Ce que nous disons du monde

«  En somme, la physique ne décrit pas le monde. Elle décrit ce que nous savons du monde. Elle décrit l’information que nous avons sur le monde. » Tout langage est une description du monde qui fait partie du monde décrit.

Interactions plutôt que relations

«  Le monde se fragmente en un jeu de points de vue, qui n’admet pas de vision globale unique. …les propriétés ne résident pas dans les objets, elles sont des ponts entre les objets. Les objets ne sont tels que dans un contexte, c’est-à-dire uniquement avec d’autres objets, ce sont des nœuds où se rencontrent les ponts. Le monde est un jeu de perspective, un jeu de miroirs qui n’existent que dans leur reflet l’un dans l’autre. »

Sortir des cases

Talpa aime creuser, non pas une seule galerie mais un réseau, une arborescence. C’est pourquoi  ce qu’elle comprend de la physique quantique lui convient. Plutôt que de rester dans une petite boîte telle que les chante Graëme Allwright, Talpa crée des liens, des ponts, des portes. Le vocabulaire univoque et injonctif crée chez elle de l’urticaire. Afin de nous vendre un modèle de société apparemment rassurant mais surtout au profit de certains, nos ir-responsables créent une communication adaptée. Celle-ci est un paravent qui masque toute forme de réalité. Les imbéciles regardent et dénoncent le masque. Ils restent à la surface.          

 » Face à… » à l’opposé de la physique quantique

Nos dirigeants nous disent de regarder la réalité en face et cette expression envahit notre espace intellectuel  en le réduisant. Exemples entendus «  Les Bleus seront face à la Suisse. » «  On est face à des radis. » « Les forces de l’ordre se sont retrouvées face à des jets de pierres. » L’expression « face à » supprime toute causalité, circonstance, nuance. Nous vivons ainsi dans un monde trompeusement neutre, égalisé, dans lequel chacun se sent autorisé à affirmer ce qu’il veut sans nécessité de créer de véritables relations de vraie causalité.

La liberté quantique

« Il y a un sentiment de vertige, de liberté, de gaieté, de légèreté dans la vision du monde que nous offrent les découvertes sur les quanta…Chaque fois que quelque chose de solide est remis en question, quelque chose d’autre s’ouvre, nous permettant de voir plus loin. »

« Eh bien ! dansez maintenant »

« Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse
  Alors on danse »