« Enforestées » exposition à Brioude (43)
21 juillet 2022Silène Audibert, Sarah Battaglia et Mylène Besson, sont les trois trois enforestées du 22/7 au 24/8 à La Chapelle de la Visitation de Brioude. Petite présentation de l’expo avec Mylène Besson. [ Photographie de son œuvre » Les aveugles », fusain et pierre noire sur papier marouflé 485 x 250 cm]
Faire bande à trois
Tu as une approche esthétique assez forte, personnelle. Comment se fait une exposition avec deux autres artistes ? Il y a une discussion ? C’est spontané ?
Sarah, contactée par un artiste qui organise l’exposition, m’a elle-même contactée pour répondre à l’idée d’une exposition à trois artistes. Trois artistes, sur le thème de la nature.
Trois, c’est l’adultère type.
C’est ça ! (grand rire très clair). Pour que ce ne soit pas ennuyeux ! Sarah devait savoir que je travaillais à un nouveau projet autour de la nature. En restant dans l’intérêt que je porte à la vie des hommes. Le lien se fait par la destruction de la nature, qui recoupe plusieurs axes. Il s’agit à la fois de notre destruction et de notre lien à la nature.
Enforestées
« Enforesté », d’après le dico, veut dire « caché par la forêt, inaccessible ». Vous vous cachez ou vous vous libérez ?
C’est un peu tout ensemble. Silène Audibert présente des peintures sur la gestuelle, sur la répétition d’un geste comme une griffure très végétale qui fait émerger des choses enfermées. Douces, piquantes ? On ne sait pas trop. Sarah travaille le lien à la forêt, à l’animal.
Passager de Sarah Battaglia et Cheval forêt de Silène Audibert
L’homme multiple, complexe, ambigu
Le travail de Sarah prend parfois une dimension inquiétante.
Exactement. Quant à moi, j’expose un dessin de cinq mètres de long, avec douze personnages dressés. Ils avancent vers nous comme des modèles dans un défilé de mode. Très sûrs d’eux, sans regard et sur la tête, avachis, des animaux disparus en guise de chapeaux. Ils sont aussi vêtus d’animaux.
Ils évoquent une forêt humaine ?
Les hommes dans la forêt, ou la forêt humaine, oui. Je veux rappeler combien nos vêtements, tout ce qu’on utilise vient de la nature. De la forêt dans un sens très large. Nous avançons sans voir ce qu’on démonte. D’un côté on est en osmose en portant des trucs primitifs, de l’autre on détruit.
C’est toujours une relation double (voir l’adultère !)
Triple, avec une exposition à trois !