ArtGenève 2024

ArtGenève 2024

27 janvier 2024 Non Par Paul Rassat

ArtGenève 2024 est tellement bienvenu actuellement pour des Français ! On y respire cette tranquillité épanouissante qui change de l’agitation politique et culturelle hexagonale. Quel bien-être ! On apprécie également la possibilité de régresser en toute bonne conscience : c’est de l’art ! Alors on donne son avis : «  C’est cruche, étonnant, superbe, sans intérêt, surprenant. » On s’approche des stands des galeries prestigieuses. C’est du Picasso ? Oui ! Est-ce que j’aurais regardé si je n’avais pas su que c’est du Picasso ? DU Picasso, comme du Bordeaux ou du Bourgogne. Des fruits ? Ah, tiens, j’y verrais plutôt deux yeux avec la fente d’un sexe au milieu. Malin, ce Picasso !

Récupérons

La tendance est à la récupération. Chutes de tissus ici, cartons d’emballage là, tessons de bouteille. Un salon d’art, c’est fait pour récupérer. On en profite pour se « ressourcer » comme il sied de le dire. L’art est un ressourcement et le visiteur, comme le saumon sauvage, remonte à la source de son enfance. Au fil de la visite, on s’enhardit, on juge, critique… Il y a aussi l’effet souk : la profusion fait qu’on ne sait plus où l’on est. Cette allée, on l’a « faite » ? Ah oui, je reconnais…Et au moment de partir, la découverte de cette fondation implantée au Maroc. Longue et intéressante discussion. Surpise, découverte.

Ressourcement

Et puis, il a été question du Maroc, l’impression de caravane : le souk de l’art se déplace de ville en ville, avec ses corporations d’artistes, de galeristes, d’institutions. Il y a même à boire et à manger. Il faudra attendre un peu, le temps de digérer et de voir quelles forces nouvelles en tirer. Mais ArtGenève vaut le détour, une sorte d’oxygénation qui dope l’œil et les neurones. Et puis le spectacle est autant dans les allées que dans les stands.  Quelques très belles rencontres donnent à cette visite un cachet particulier, la satisfaction d’avoir été soi-même plus ou moins tendance pendant quelques heures. Et d’en revenir ressourcé.

Petit jeu

Parmi les œuvres photographiées, reconnaissez : Cendrillon, le gibet de Montfaucon, l’hommage au Maroc, le labyrinthe dans lequel il est impossible de se perdre, l’homme véhicule, les poupées qui disent non, le carton vide plein.