Consultation

Consultation

28 juin 2022 Non Par Paul Rassat

L’heure est à la consultation. Élisabeth Borne consulte. Il paraît que les conversations pourraient déboucher sur des compromis. « Compromis, chose due » disait Coluche. Consulter, compromis semblent venir de ces mots latins commençant par cum-. Ce préfixe signifie « avec ». On le retrouve dans « compagnons ». Quand on ne sait plus être des convives partageant le même repas, il faut apprendre les compromis comme celui de cet affreux mot, le « vivre ensemble ». Il y a eu aussi naguère le « faire société. »

Alain Rey

Retour à la source. Dans sa chronique du 1ER février 2002, dans À mots découverts, Alain Rey note. « Le latin consultere désignait les deux actions, « délibérer » et «  prendre conseil »…Cette consultation n’est pas seulement la requête d’un avis, comme lorsque l’on consulte l’opinion par l’une de ces enquêtes ou sondages qui déclenchent de plus en plus de scepticisme. Non, ce que la consultation politique n’est pas encore, ce qu’elle est en médecine, cela comporte un examen, où le docteur observe, écoute, interprète, analyse et fit analyser, induit, déduit, applique ses connaissances à votre cas personnel, unique et compliqué et trouve des moyens d’arranger la situation… » — Quoi de neuf, docteur Borne ? »

Normalité, normalitude

« À la question fatidique : «  C’est normal docteur ? » un psychanalyste répondait « Ne vous en faites pas, vous n’avez aucun complexe ; vous êtes inférieur. » Espérons que la consultation n’ira pas dans le sens d’un Gilles Legendre expliquant à propos d’une mesure mal perçue «  Nous avons probablement été trop intelligents, trop subtils. » Entre l’infériorité et la supériorité, trouver une forme de vérité ?

Tenir la corde

Les consultations que mène Élisabeth Borne visent à savoir qui tiendra la corde dans la course au pouvoir et à l’application de celui-ci comme pansement sur le citoyen moyen. Tenir la corde, être premiers de cordée et faire ruisseler les autres de sueur. « C’est normal, docteur ? »

Bébeth consulte

Ainsi donc, Bébeth Borne consulte à droite, à gauche, au centre. Elle fait extrêmement attention de ne pas consulter les extrêmes. C’est qu’il s’agit de composer un gouvernement. De cum-ponere, de poser ensemble. Ensemble et en même temps ou bien vraiment ensemble ? Afin de composer une harmonie à entonner en chœur. Sans fausses notes que les uns paieraient pour les autres.