Coup de langue

Coup de langue

16 mai 2024 Non Par Paul Rassat

Encore un coup de langue de Talpa.

Désolé

Alors que Marine le Pen émaille ses propos parfois très vifs de «  Excusez-moi, pardon… » une repésentante du RN intervenait sur les zondes le matin du 31 mars. Elle ne s’excusait ni ne demandait pardon, elle était « désolée ».  Elle a prononcé cette expression à plusieurs reprises. Ce TOC verbal serait-il dû à l’influence des films et séries d’origine anglo saxonne ? On y entend fréquemment «  Je suis désolé, on est une famille, on avait un accord. » Ceci pourrait former le slogan du RN si le volet national du rassemblement ne souffrait ainsi d’une influence étrangère.

Se tirer une balle dans le pied

Lors de la même émission quelqu’un prononça l’expression «  se tirer une balle dans le pied ». Pourquoi ne pas former un gouvernement d’unijambistes ? Les risques de se tirer une balle dans le pied seraient divisés par deux. Il suffirait de choisir des ministres ayant, en nombre égal, une jambe gauche ou une jambe droite valide pour créer un gouvernement équilibré.

Pilotes de rallye

Une autre piste sérieuse de réflexion concerne les pilotes de rallye. Sébastien Ogier, Sébastien Loeb ont été récemment approchés par l’Élysée. Ils tâtent le terrain avant de donner leur réponse : on les verrait bien conseillers du ministre des finances et de l’économie afin d’aider à maîtriser le dérapage budgétaire.

Deconning

La mode est au globish. Toujours sur les zondes, publiques de sucroît, entendu «  Le contact tracing est en cours. Il s’agit de retrouver les personnes qui ont été en contact avec le malade. » La journaliste nous donnait l’expression anglaise avant de la traduire en français. Une autre parlait de « touch ball ». Il s’agirait de ballon prisonnier. La mode nous viendrait de l’anglo saxonnie. Ah, ces petits coups de langue voyageuse ! Les Français contaient fleurette au Moyen Âge. Beaucoup plus tard, ils se sont mis à flirter. C’est que l’expression était passée par l’anglo saxonnie entre temps. Prenez de l’ancien, collez-lui un terme exotique et vous avez du neuf rutilant, séduisant. Pourquoi ne pas créer une cellule linguistique à l’Élysée et à Matignon ?

Désolé(e)

Désolé : «  Qui est vide, inhabité, désert. » nous apprend le dictionnaire…  « Qui éprouve une grande douleur (par suite de la perte d’un être cher); qui est profondément affligé, triste. » L’édulcoration du sens nous désole.

La photo est de Christophe Rassat. Un coup d’œil pour accompagner un coup de langue.